Quand les auteurs de bande dessinée revisitent les musées.

Depuis 2005, les Éditions Futuropolis s’associent au musée du Louvre afin de relier le 9e art à une période artistique donnée.

Atan des Cyclades s’attache à mettre en image la période égéenne dite cycladique dont les premières œuvres sont datées de la fin du IVe millénaire avant notre ère, situées avant la Grèce historique. De beaux exemplaires, à l’apogée de cet art, venant d’une nécropole de Naxos sont exposés dans le musée parisien. Le corpus des statuettes appelées les idoles est aujourd’hui très célèbre dans le monde entier. Il a inspiré les artistes du XXe siècle comme Brancusi, Giacometti, Modigliani ou Arp, car leur beauté a été souvent qualifiée de moderne.

Cette BD débute sur des couleurs mordorées qui évoquent les îles de la mer Égée.

De graine, tu es devenu un bel épi

Jeune homme talentueux, Atan s’exerce à modeler des statuettes en argile aux formes aériennes. Bercé par les vents de son île de Kéa, il coule des jours heureux tout occupé à créer dans l’argile des créatures.

Sa dextérité est vite remarquée dans l’atelier aux céramiques. Son aïeul et ses parents lui assurent qu’il possède un don, « Tu as des mains en or », qu’il a le devoir de faire fructifier. Ceci est confirmé par une magicienne qui lit dans les astres et communique avec les esprits.

Trois traits rouges vous lient

Le premier trait, c’est la vie, le deuxième trait, c’est Atan et le troisième trait, tu le crées. Tu verras que ce trait pourra serpenter… Une idole cycladique en marbre émerge de cette rencontre, dictée par la magie de la communication avec les ancêtres.

Atan prépare ses affaires pour partir vers d’autres horizons.

Naxos s’offre au jeune prodige. Dans l’atelier de Dario, il devra se confronter au marbre blanc. Le jeune apprenti va-t-il réussir à libérer sa créativité sur une pierre si dure mais si vibrante ?

« Tes yeux sont essentiels, Atan. Ton premier apprentissage passe par ton regard. Ensuite par tes mains, puis par moi… »

 

 

Ce récit initiatique s’avère fort plaisant. Les dessins tout en finesse, aux douces couleurs, alliant le bleu de la mer et l’ocre de la terre, retracent joliment l’univers blanc et azur des Cyclades. L’album s’emploie à faire revivre la période égéenne au début de l’âge du bronze, un univers matériel dominé par l’artisanat, propice à la création de ces statuettes aux traits colorés, ces idoles féminines devenues blanches avec le temps, qui font l’admiration des visiteurs au musée.