Madame Hibou, ma voisine de palier est un drôle d’oiseau.

Ainsi commence Emmanuel Lemaire, scénariste et dessinateur dans one shot des Editions Delcourt. En indonésien, madame se dit phonétiquement « ibu » et Manu veut dire poulet. On est dans des histoires d’oiseau !

L’auteur raconte les liens d’amitié qu’il a tissés avec sa voisine installée à Rouen pendant le confinement.

Madame Hibou, un regard étonné

La voisine aime beaucoup la France, son pays d’adoption. Elle s’érige en observatrice avisée, souvent assise sur un banc. Dans les gares, elle remarque les « femmes classe » dotée de valises pourries, ceux qui courent après le temps et ceux qui voudraient que le temps s’étire, les amoureux.

Cette amie du bout du monde adore la cuisine française et suit des émissions culinaires. Cependant, elle ne comprend pas que les brasseries proposent plutôt des plats étrangers : des burgers, des steaks, des pizzas.

Par contre, goûter du fromage lui a été difficile. Elle a eu l’impression de manger des chaussettes puantes !

Madame Hibou trouve les petits Français bien mal élevés. En Indonésie, les enfants doivent obéir et écouter leurs parents, c’est tout !

Les règles de politesse différent vraiment d’un pays à l’autre. Les Français se mouchent beaucoup. Est-ce en rapport avec leur nez ? Il ne serait pas convenable de se moucher en public en Indonésie mais roter est une marque de soulagement et de contentement.

Dans « ce pays des glaçons », l’automne l’intrigue beaucoup. Les feuilles tombent, tombent… En Indonésie, les arbres ne sont jamais nus !

Ici, les forêts sont si agréables, tranquilles avec des aires de pique-nique. Tandis que les forêts tropicales sont dangereuses et inhospitalières. Les pluies diluviennes sont appelées « pluie de maïs » car les gouttes sont aussi grosses que des grains de maïs.

Mme Hibou adore se poser dans un parc en regardant les gens et contempler le paysage. Il y a souvent des aires de jeux à côté des écoles. Un vrai plaisir.

Madame Hibou, un regard avisé venant de Makassar

Dans son pays, les gens n’ont pas de nom de famille. Pas besoin dit-elle, les gens ne couchent pas avec tout le monde ! D’ailleurs, les Indonésiens ne sont pas des Asiatiques mais des Océaniques et ils détestent les « fièvres jaunes » (ceux qui aiment les Asiatiques). Les Européens les confondent toujours avec les Chinois ou les Japonais.

Chez elle, on mange, avec les mains, c’est bien meilleur, du riz cuit entouré de feuille de bananier. On prend le temps de cuisiner (parfois 2 ou 3 heures). Le nasi goreng avec des krupuks et un sambal ou du rendang qui demande 6 heures de préparation !

Les villes indonésiennes sont bondées. Des centres commerciaux sont construits partout. Circuler dans les rues à pied est si difficile qu’il vaut mieux choisir un moyens de transport, même pour un court trajet. Ces derniers sont multiples. On prend un « ojek », une moto taxi, les « becak » ou des « angkot », des cyclo-pousses et des mini-bus. 

Cet album compile des saynètes  déjà publiées sur Instagram. D’une lecture agréable, il s’avère un bon divertissement.