Après les glaciers, place aux déserts parmi les atlas Autrement

L’environnement est à l’honneur au sein de la collection des atlas Autrement. Après l’atlas de la biodiversité, de celui des glaciers et de la réédition de l’atlas des montagnes, c’est au tour des déserts d’être à l’honneur de cet atlas inédit.

L’écriture a été confiée à Ninon Blond, maîtresse de conférences à l’ENS de Lyon. Sa thèse portait sur l’évolution du paysage dans la région du Tigré oriental en Ethiopie. Une double-page au cœur de l’ouvrage rappelle que les déserts ne l’ont pas toujours été et que leur aspect actuel est souvent le résultat d’un palimpseste depuis les temps géologiques.

Se situant à la limite de l’oekoumène, les déserts couvrent entre 20 et 40 % de la superficie de la Terre.  Des seuils permettent de distinguer les déserts en eux : pré-déserts, semi-déserts ou « vrai » désert. Dans tous les cas, au-delà de la difficulté à définir les déserts avec une définition toute faîte, des caractéristiques communes émergent selon Ninon Blond : des espaces marqués par une aridité plus ou moins forte, peu densément peuplés, pouvant être aussi bien être froid que chaud, intégrés à la mondialisation (politiquement ou économiquement), générant des adaptations pour l’habiter et pouvant potentiellement être le lieu d’avancement de fronts pionniers pour l’exploitation des ressources.

De l’Antarctique au désert de Gobi, en passant par le plateau tibétain, le Sahara, le désert du Lout et le Taklamakan, cet atlas s’attache à définir les déserts dans le premier chapitre. L’eau et le vent sont à l’origine des paysages observés. Plusieurs schémas en coupe permettent de définir les déserts de façon nuancée. Celui sur l’ombre pluviométrique qui crée des déserts d’abri, ou celui présentant la formation des paysages par le vent sont très didactiques. Les processus d’accumulation, de déflation, de corrasion façonnent des paysages plus ou moins mobiles comme les reg (déserts caillouteux), les ghourds (dune pyramidale) ou les barkhanes en forme de croissant. Les enseignants de géographie mais aussi de SVT pourront mobiliser certaines figures pour un cours de collège ou de lycée.

Les déserts sont des espaces généralement peu anthropisés abritant des ressources. L’exemple de la Mongolie aux pages 34-35 est particulièrement clair. Ninon Blond rappelle d’abord que les ressources des déserts sont exploités depuis le Moyen-Age (or du Sahara, de la Vallée de la Mort ou d’Australie au XIXe siècle). Elle rappelle ensuite, que les terres rares ou le lithium sont des ressources statégiques dans le cadre de la transition énergétique. En Mongolie, le gisement de Bayan Obo concentrent des terres rares dont l’exploitation est particulièrement polluante, au point que l’auteur qualifie ce lieu « d’espace déchets » (page 35). Enfin, Ninon Blond s’interroge sur une éventuelle malédiction des ressources. En effet, « l’exploitation du cuivre dans les mines d’Oyu Tolgoï a généré un des plus gros investissements du pays dans l’espoir de réduire sa dépendance à ses voisins […] mais au détriment de l’environnement local » (page 35).

Parmi les très nombreux documents et thèmes abordés dans cet atlas, relevons une carte originale présentant les déserts égyptiens du jeu vidéo Assassin’s Creed Origins (page 88), un plan du site de tournage de film tunisien de Matmata par rapport à Tatooine dans Star Wars (page 87), une carte de la pollution à Oulan-Bator/Ulaanbaatar (Mongolie, page 66) ou encore celle de l’itinéraire suivie par les bateaux de croisière reliant Ushuaïa (Argentine) à la péninsule antarctique.

Source : Atlas des déserts de Ninon Blond, Autrement, 2025, pages 10-11

En conclusion, cet atlas inédit s’avère être une belle découverte pour les enseignants et une ressource conseillée pour les étudiants. Que ce soit pour la préparation de la question sur l’environnement pour le Capes externe ou l’agrégation interne, mais également les mondes indiens pour l’ENS de Lyon, cet atlas recèle d’informations fiables, récentes et de cartes qui pourront faire la différence dans les copies.

Pour aller plus loin :

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