Après les éditions de 2007 et de 2012 aux éditions Autrement, Pascal Marchand présente une version réactualisée de l’atlas de la Russie.
Professeur de géographie à Lyon II et à l’IEP de Lyon, l’auteur est accompagné, comme pour les éditions précédentes, par le cartographe Cyrille Suss.

Une mise au point comprenant la Crimée

Le principal mérite de cet atlas, très riche, est de proposer une lecture renouvelée des enjeux géopolitiques de la Russie dans un espace en mutation rapide. La Crimée, disputée entre la Russie et l’Ukraine est désignée par l’auteur, comme le 84ème « sujet » de la Fédération de Russie. La justification réside dans l’inclusion de la Crimée par les services de statistiques russes : « A partir de 2014 incluse, les données statistiques globales russes intègrent celles de la Crimée. Compte-tenu de cette réalité, la Crimée sera donc considérée dans cet ouvrage comme partie intégrante de la Russie » Page 7. Un choix discutable mais présenté clairement dès le début de l’ouvrage.

La première partie de l’atlas, sobrement nommé « le plus vaste État du monde » met en avant les évolutions territoriales depuis la seigneurie de Moscou d’Ivan II en 1328. De l’héritage kiévien aux années 2000, les questions d’identités religieuses, culturelles, linguistiques et ethniques (page 19) sont mises en avant par des données et graphiques de qualités, paradoxalement accompagnées de peu de cartes.
La seconde partie, plus dense, aborde les modalités de la puissance soviétique, puis russe : l’aéronautique, les hydrocarbures, l’agriculture.
La troisième partie s’intéresse aux enjeux de la puissance russe à travers un panorama régional : la Baltique, l’Asie Centrale, le Caucase, la Biélorussie.

Des projections parfois audacieuses

En dépit d’une carte peu lisible à la page 30 sur les nombres de contrats passés entre la Russie et le reste du monde dans le secteur nucléaire, l’ouvrage se révèle précieux pour l’enseignement. Notons, à titre d’exemple, la carte des gisements d’hydrocarbures (pages 33 et 51), la pyramide démographique (page 41), les pays baltes (page 71). L’intérêt réside également dans les choix, parfois originaux, des projections retenues : notamment l’excellente carte à la page 81 présentant les enjeux gaziers dans le Caucase, mais également à la page 87 pour l’Arctique russe.

En conclusion, un atlas fort utile aux enseignants pour réactualiser les chiffres et données concernant la Russie contemporaine.

Pour aller plus loin dans la Cliothèque :
– Le compte rendu de Stéphane Mantoux de l’Atlas de Moscou chez Autrement
– Le café géopolitique de Bruno Modica et Dominique Mattei sur les relations entre la Russie et l’Ukraine (vidéo incluse)
– Le compte-rendu de Jean-Philippe Raud Dugal de l’édition 2007.

Antoine BARONNET – Copyright @ Clionautes.