Cette BD est le fruit d’une rencontre de journalistes avec le docteur Robert Sacy, une plongée dans l’histoire du Liban.

C’est un hommage à cet homme qui a construit et soutenu à bout de bras dans la tourmente, un hôpital pour enfants dans un quartier défavorisé de la capitale.

Le 4 août 2020, une explosion ravage Beyrouth. Mars, 2023, deux journalistes, Chloé et Sophie, partent de France pour le Liban.

Cette BD est l’occasion de revenir sur l’histoire de ce petit pays depuis 1950. Problème d’heure et désaccord politique sur la date de passage à l’heure d’été sont un résumé de la situation libanaise. Ce reportage sur le chaos dans un hôpital de la capitale, trois ans après l’explosion sur le port s’appuie sur le récit d’un médecin, Robert Sacy.

De l’âge d’or à la guerre 1950-1990

Dans les années 1960, le Liban était vu comme « la Suisse du Moyen-Orient ». Après la période ottomane (jusqu’en 1918) et le protectorat français (1920-1943), le Liban indépendant est marqué par l’indispensable entente entre les différentes communautés religieuses. Le docteur Sacy revisite sa jeunesse et la situation créée par la naissance de l’État d’Israël qui génère des violences au Liban, les affrontements entre milices, les passe-droits. Il dit le poids de chaque communauté, impossible d’échapper à ce que l’on est.

Retour à la paix 1990-2019

Le docteur Sacy évoque la reconstruction, l’occupation israélienne dans le sud du pays, l’influence syrienne sur le Liban, les heurts entre le Hezbollah et l’armée israélienne, mais aussi le libéralisme économique et les inégalités sociales illustrées par le système hospitalier.

Beyrouth est une ville étonnante entre pauvreté, chaos et boîte de nuit. Le Liban est un pays de réfugiés, des Palestiniens autrefois aux Syriens à Beyrouth et dans la plaine de la Beqaa.

Un quartier de la capitale, la quarantaine, pauvre et sans infrastructures (l’abattoir fermé en 2014, décharges, rats et mafia explique le boucher). C’est là que le docteur Sacy a un projet un peu fou : installer son service de pédiatrie dans l’ancien service des tuberculeux, en ruine, financé par la diaspora et des donateurs étrangers.

Le sursaut 2019-2020

La population manifeste contre la corruption, récit de ce « printemps libanais » et de ses conséquences économiques avec la fermeture des banques, la ruine économique et monétaire.

L’explosion 4 août 2020

Tout est à reconstruire mais l’État n’a pas l’argent. Il est incapable d’organiser la vie quotidienne.

La gueule de bois 2021-2023

Les journalistes témoignent de la résilience des habitants qui reconstruisent eux-mêmes, grâce à l’aide extérieure, sans rien attendre de l’État. L’aide des États est gelée faute d’un gouvernement et d’un fonctionnement normal des institutions. Rationnement du carburant et coupure d’électricité sont le quotidien des Libanais et de l’hôpital pour enfants du docteur SacyIl est décédé en mai 2024. Robert Sacy, histoire d’un engagement indéfectible au service des enfants malades du Liban ( L’Orient Le jour du 14 mai) qui prend une retraite bien méritée en août 2023.

Un bon résumé de l’histoire libanaise et un hommage aux Libanais.