Mission accomplie donc pour ce conte médiéval pour adultes à Castelmaure qui jongle avec les temps, enrichissant le récit et suspendant le lecteur à cette énigme.
C’est l’histoire de Zéphyrin Loreaux, mythographe à la recherche d’histoires. Mais pas que. Car, à la sombre et épique trame médiévale, annoncée par une première de couverture façon miniature-enluminure, s’adossent un château, de la magie, de la sorcellerie, des milliers d’enfants nés le même jour… Et un roi disparu. Le reste, c’est le tandem d’alchimistes Trondheim-Alfred qui s’en charge et qui parvient à nous tenir en haleine jusqu’aux ultimes pages. Les sorts opèrent à merveille. Mission accomplie donc pour ce conte médiéval pour adultes qui jongle avec les temps, enrichissant le récit et suspendant le lecteur à cette énigme. Avec les personnages également, dont certains sont effrayants comme les siamois. Et d’autres plus encore.
Castelmaure le château noir
La forêt, Castelmaure (littéralement le château noir), le roi Eric, le chasseur errant, Eléonora, le mythographe, le roi Marcus, le sorcier caché, la mort du roi sont les neuf chapitres qui scandent l’aventure. S’y glissent des rebondissements conçus par le prestidigitateur Lewis Trondheim, parfois un peu légers ou rapides c’est selon, dynamisant néanmoins l’ensemble croqué par le mage Alfred (et sa singulière encre opaque japonaise), pourvoyeur de regards intenses. La palette chromatique, signée Lou et Alfred, est de toute beauté. Tour à tour crue, douce, inquiétante, chaude ou fraîche, elle offre un écrin de cohésion aux 152 pages. La couverture en est l’un des emblèmes les plus aboutis, à laquelle il convient d’ajouter les pages dédiées aux chapitres.
Au final, un bon et (très) beau moment qui rappellera sans doute à beaucoup d’entre nous des bribes d’enfance liées au frères Grimm.
Castelmaure : le making-of