« La part des HPI, haut potentiel intellectuel, serait de 2,2 % de la population ».
Après Goupil ou Face sur la cyclothymie (une forme de maladie liée à la bipolarité, faisant alterner des périodes d’excitation et des moments de dépression), Lou Lucie réitère son envie de comprendre autrui, dans la conception d’un roman graphique didactique sur la vie de ceux que l’on a longtemps nommés des surdoués.
Cet ouvrage très bien documenté s’inscrit dans la continuité des recherches de Jeanne Siaud-Facchin et Olivier Revol.
Ma tête est comme un ciel qui scintille en permanence
Déterminé par un QI de plus de 130 sur la courbe appelée échelle de Wechsler, Birdo connaît sa douance depuis son enfance. Sa mère lui explique que les autres ne sont pas comme lui. Le jeune garçon mettra plusieurs années à comprendre ce que signifie cette différence : « Sa pensée semble trop rapide et curieuse tandis que son cœur est trop sensible, émotif et immature ».
Birdo se qualifie d’ermite social car il a su composer et s’adapter afin de trouver une place. Il a développé ce qu’il appelle le syndrome de l’imposteur. Pourtant, il possède une riche vie intérieure, foisonne d’idées et ressent avec une égale résonance les bruits extérieurs, une hypersensibilité sensorielle. Son cerveau capte plein de petits détails qu’il cherche à décrypter. Il accède et perçoit les ressentis des plus fortes émotions d’autrui, bénéficiant d’une empathie débordante. Sa rencontre avec Raya s’avère déterminante.
Laminaire ou hétérogène ?
Birdo sent que sa nouvelle amie Raya rencontre des difficultés à comprendre sa personnalité. Il perçoit, une tendance à se poser des questions, une facilité d’apprentissage, une grande curiosité, une certaine façon de s’exprimer avec cependant un sentiment de décalage par rapport aux autres. Elle aussi se cache derrière une sacrée couche de syndrome de l’imposteur.
D’une lecture agréable, cet ouvrage résume parfaitement les différentes caractéristiques de ceux que l’on nomme des « hauts potentiels intellectuels ».
Une seule réserve, une bibliographie sur le sujet en fin d’ouvrage aurait été bienvenue.