Comment, lorsqu’on est professeur d’histoire-géographie aider ses élèves à aborder sereinement et efficacement l’histoire telle qu’elle est enseignée au collège ? Ce classeur et logiciel des éditions Génération 5, rédigé et conçu par Rémy Lecourt, propose de nombreuses activités pour le permettre. Le point de départ posé par l’auteur est que, pour bien suivre au collège, l’élève doit posséder un certain nombre de bases. Il s’agit donc ici de raisonner davantage en terme de capacités et de compétences plutôt qu’en terme de strictes connaissances.

Un classeur très complet

Comme toujours chez cet éditeur, on note le souci d’être très concret et très accompagnant pour l’enseignant qui a acquis l’ouvrage. Le classeur contient sept entrées. Au début de chacune, on trouve une fiche qui précise les activités collectives et individuelles de cette entrée, le matériel nécessaire, les pré-requis, les notions travaillées et les objectifs. Le tout est complété par une note d’intention pédagogique. Ensuite, se trouve le déroulé très détaillé avec à droite le visuel de la vignette vidéoprojetée ce qui est très confortable. Cette bonne idée est juste tempérée par le fait que lorsqu’il y a deux animations sur la vignette, elle n’apparait qu’une fois dans le déroulé du classeur. Chaque écran est commenté, si nécessaire, pour fournir de l’information supplémentaire à l’enseignant. Le déroulé proposé au professeur contient également quelques astuces et commentaires. Puis c’est la liste des activités et exercices d’application avec le même principe et, pour l’enseignant, l’ensemble des réponses attendues. Relevons également des propositions d’évaluation sommative et des compléments pour l’enseignant qui veut aller plus loin. Sur ce dernier point d’ailleurs, et comme dans d’autres classeurs du même éditeur, on retrouve la bonne idée des liens courts pour éviter de taper des adresses internet à rallonge.

et un logiciel qui l’est tout autant

Le logiciel est à installer sur l’ordinateur. Le parcours peut, au départ, sembler très balisé et le professeur avoir parfois l’impression que son rôle consiste uniquement à cliquer pour faire dérouler la séquence. Cependant, plusieurs outils à disposition corrigent cette première impression. Il y a tout d’abord un mode édition qui fait apparaitre une palette d’outils dont un qui permet d’importer un document présent sur son propre ordinateur. En haut à gauche se trouve l’onglet « pages personnelles » pour faire apparaître sa création. Parmi les outils disponibles, signalons un bouton qui permet de grossir les documents. On peut également effectuer une capture d’écran. On pourra néanmoins regretter que pour la correction des exercices, comme celui proposé en application sur les chiffres romains, il soit nécessaire de cliquer sur solution pour voir l’ensemble apparaître en une fois. Pour pallier à ce problème, on peut passer en mode édition pour écrire au stylo les résultats et, à la fin, cliquer sur « solution » pour voir l’ensemble des bonnes réponses apparaitre. En revanche, plus ouvert est un autre exercice de la même séquence qui permet de générer automatiquement des dates pour lesquelles l’élève doit savoir préciser le millénaire et le siècle. On trouve à l’intérieur des documents pour les élèves sous deux formats dont le format odt qui est donc transformable. Le logiciel contient les fiches élèves et des corrections détaillées. Il faut aussi souligner la présence d’un catalogue de textes historiques avec un menu interactif qui permet d’accéder à chacun d’eux directement. Il s’agit toujours de courts extraits à destination des élèves. Ce sont plus de 70 textes de référence classés suivant les thèmes du programme de 6ème.

Quelles méthodes sont abordées ?

Le classeur contient les sept thématiques suivantes : les règles de la chronologie, la frise chronologique, les périodes historiques, les documents écrits, les documents archéologiques, écrire en histoire et art et histoire. C’est donc un tour d’horizon de méthodes et de compétences très variées et très complètes. A chaque fois, c’est très progressif et les exercices d’application sont bien pensés en rapport avec ce qui vient d’être vu. Si l’on prend à titre d’exemple la séance sur les documents écrits, il y a d’abord une accroche proposée sur les sources d’information dont dispose l’historien, puis est abordé de façon détaillée le texte historique en précisant l’importance de ses références et la façon de l’analyser et de le critiquer. Il s’agit ensuite de comprendre qu’il est nécessaire de savoir mettre un texte en perspective. Le travail d’une autre séance sur la frise chronologique prend ici tout son sens. De façon originale, Rémy Lecourt propose enfin de présenter un texte sous forme de carte mentale. La séance 5 sur les documents archéologiques approfondit la question de la méthode en proposant d’utiles vade-mecum sur les façons d’étudier une oeuvre d’art, un monument ou encore une inscription.

De bonnes pratiques et de la diversité

Parmi les activités de réinvestissement proposées sur la chronologie, on peut relever cette bonne idée qui consiste à demander à un élève de présenter un instrument de mesure du temps sous forme d’une carte mentale, histoire d’éviter le copier-coller d’une recherche. L’auteur propose également des pistes à la fois simples et en même temps pleinement applicables pour introduire de la différenciation dans le travail confié aux élèves. Dans la séance 2, la page 4 aborde la question de la lecture d’une frise chronologique et il est vraiment utile de pouvoir déplacer le curseur et de voir s’afficher la date correspondante. Rémy Lecourt propose aussi de passer par la réalisation de maquettes pour certains monuments historiques comme les pyramides ou le Colisée. Il accompagne sa proposition d’images montrant concrètement cette activité. Parmi les autres angles, signalons cette approche intitulée « Panique au musée ! » sur les objets de la démocratie à Athènes. La consigne invite les élèves à identifier et à rechercher de l’information sur des objets qui ont perdu leur « étiquette archéologique ».

Ecrire en histoire

Cette sixième proposition est particulièrement intéressante. Rémy Lecourt choisit d’analyser pas à pas une évaluation. Ainsi, l’élève est amené à comprendre ce qui lui est demandé dans les diverses parties d’une évaluation sommative. Après chaque consigne décryptée, il précise ce que cela met en jeu pour réussir. Il montre également comment se préparer à la rédaction d’un paragraphe de synthèse de trois façons différentes : à partir d’une liste de mots-clés, d’un tableau à double entrée ou encore d’une carte mentale. Cette dernière est accompagnée d’un court extrait vidéo montrant des élèves au travail. Enfin, l’auteur propose un tableau récapitulatif des avantages et inconvénients de chacune d’elles. Les activités individuelles proposées sont aussi particulièrement pertinentes et se situent bien dans l’idée d’essai-erreur pour l’élève.

Pour en découvrir quelques extraits, c’est ici.

Les classeur et logiciel de Rémy Lecourt constituent des outils efficaces et, en passant par des compétences historiques indispensables, il propose des outils et des méthodes à la fois efficaces et pertinents.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes