Un enfant dans la guerre
L’auteur Uri Orlev est né en 1931 et a grandi dans le ghetto de Varsovie avant d’être envoyé dans le camp de Bergen Belsen. Auteur de nombreux livres pour la jeunesse, il a notamment reçu le prix Andersen en 1996. Il s’agit, comme il le dit au préalable, d’une histoire qui s’inspire des confidences reçues de Yoram Frydman.
Comment survivre dans une Pologne dominée par les nazis ? Tel est tout l’enjeu de ce livre. L’ouvrage propose à la fin un résumé sur la situation du pays qu’il peut être bon de lire avant de commencer. Le livre donne également quelques informations en bas de page pour mieux comprendre une allusion, souvent liée à la religion juive.
Survivre en dehors du ghetto
Ce livre se situe donc durant la seconde guerre mondiale et débute dans le ghetto de Varsovie. Srulik, jeune juif polonais de huit ans, y vit durant l’année 1941. Il veut, ainsi que sa famille, s’en échapper, mais il se retrouve vite tout seul et doit apprendre à se débrouiller. Il s’agit de l’essentiel du livre et le jeune Srulik se débat pour survivre dans tout un tas de situations. D’abord intégré à une bande d’enfants qui se sont terrés au fond de la forêt, il doit ensuite, et à plusieurs reprises, apprendre à survivre seul dans la forêt. Il va également de ferme en ferme et est souvent exploité par les paysans qui le font travailler durement.
La question de l’identité
Au début du livre, alors qu’il survit dans la forêt, il retrouve par hasard son père qui lui donne tout un tas de conseils pour dissimuler son identité. Srulik apprend qu’il doit cacher le fait qu’il est juif s’il veut espérer survivre. Cet aspect est un des plus intéressants du livre, car sans jamais être démonstratif, il pose la question de l’identité. Ballotté par les événements, Srulik devient officiellement Jurek et apprend par coeur une histoire à raconter pour expliquer sa solitude. De façon plus prosaïque, il apprend qu’il faut à tout prix dissimuler aussi sa circoncision.
Le travail dans les fermes
Srulik erre de ferme en ferme pendant une grande partie du livre. On découvre à la fois des paysans qui tentent juste de survivre, et d’autres qui sont des résistants comme au chapitre sept. Le portrait est donc contrasté. Le destin de Srulik est de fuir en permanence, car à peine commence-t-il à s’installer quelque part, qu’il est rattrapé par la guerre. Découvert comme juif, il poursuit son périple et se retrouve à un moment employé chez Josef Wapielnik. Il travaille aussi chez Stanislaw Boguta et passe aussi chez les Kowalski. Toutes ces rencontres sont autant d’occasions d’apprentissage et de rencontres comme avec la jeune Marisha au début du livre.
Une amitié avec un officier allemand
Le livre explore des terrains parfois troublants. Arrêté par un Allemand, il est confié à une des amies de celui-ci, toujours comme force de travail. C’est alors qu’arrive l’accident où son bras est happé par une machine agricole. Il va à l’hôpital, mais le médecin refuse de le soigner car il est juif. Il perd alors son bras et doit être amputé. Peu après, Srulik est capturé par Werner, un officier allemand. Ce dernier le laisse finalement libre dans la forêt et le ravitaille. Il joue même avec lui, même s’ils ont du mal à se comprendre.
La fin du conflit
A la fin du livre, on voit l’arrivée des Russes, et il est plus ou moins recueilli par l’un d’eux, le sergent Sacha. Ce dernier s’occupe de Srulik et lui fait découvrir, par exemple, une drôle de façon de pécher en utilisant des grenades. L’enfant retourne ensuite sur les lieux de ce qui fut le ghetto de Varsovie et une boulangère le reconnait. Une rapide postface permet de savoir ce qu’est devenu Srulik et son destin est assez incroyable.
Ce livre, conseillé à partir de douze ans, restitue à la hauteur d’un enfant juif ce que fut la seconde guerre mondiale. Le livre est prenant selon les jeunes lecteurs, car on suit sa course effrénée pour survivre. Ce récit d’une vie n’a pas vocation à tout dire du conflit, mais explore le cas particulier de la Pologne. L’angle du récit permet de plonger dans le livre et de découvrir ce quotidien de guerre.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes avec l’aide de Clara.