Cette histoire est d’abord celle de la réforme religieuse débutée par son père Henri VIII et des conflits religieux âpres opposant catholiques et protestants qui en découlent et auxquels Elisabeth mettra fin durant son règne. Mais cette histoire est surtout celle de la longue et acharnée opposition entre Elisabeth, reine d’Angleterre et protestante, et sa cousine Marie Stuart, reine d’Ecosse et catholique, pour le contrôle du trône anglais. Opposition à laquelle les auteurs fournissent en toute logique une place centrale dans l’album, revenant sur ses origines, ses développements successifs et sur ses conséquences majeures : l’exécution de Marie Stuart en 1587 et l’échec de l’invincible Armada sur les côtes anglaises en 1588.
Les auteurs n’oublient pas d’aborder la vie intime d’Elisabeth. Les relations qui lui sont prêtées, son refus obstiné de se marier, sa volonté de rester libre et indépendante, malgré les nombreuses demandes de ses conseillers nourrissent un portrait réaliste d’une reine aux décisions tranchées, parfois brutales et violentes, mais marquées par une farouche volonté de régner seule et d’être à la fois « roi et reine » Paroles de l’ambassadeur écossais James Melville à son propos.
L’album est clôturé, à l’accoutumé de la collection, par un dossier scientifique revenant en détail sur la vie d’Elisabeth Ière et sur les choix qui ont présidé à la réalisation de cette bande dessinée. La démarche demeure tout aussi sérieuse et rigoureuse sur le plan scientifique que dans les albums précédents, bénéficiant des apports de Michel Duchein sur la dynastie Tudor Michel Duchein est d’ailleurs l’auteur d’une biographie sur la Reine Vierge : Elisabeth Ire d’Angleterre. Le pouvoir et la séduction, parue aux éditions Fayard en 1992.
Une lecture agréable et qui constitue un achat de choix pour les CDI.