Les éditions Fleurus proposent aux jeunes lecteurs, à partir de 11 ans, pour le 11ème anniversaire de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en France, un documentaire sur ce thème à l’heure où s’est ouvert à Nantes le 25 mars 2012 le Mémorial de l’abolition de l’esclavage, sur le quai de la Fosse.

L’auteur, Max Guérout, est spécialiste d’archéologie sous-marine et membre du comité scientifique international du programme «La Route de l’Esclave» créé en 2005 par l’UNESCO, il propose un ouvrage qui se veut didactique: un thème pour chaque double page, de courts paragraphes, des illustrations iconographiques nombreuses et de qualité. Si les pictogrammes de bas de pages peuvent être une aide à la compréhension de même que le lexique, le texte lui-même est rédigé dans une langue soutenue, c’est une qualité, qui pourra cependant déstabiliser certains jeunes lecteurs.

Sur ce thème, finalement assez classique, l’auteur a choisi d’élargir son propos: situation de l’esclavage dans l’Antiquité, traite arabe médiévale, traite orientale, naissance du Jazz et asservissements modernes.

La traite atlantique est présentée sous tous ces aspects: origine, organisation financière et matérielle: armateurs, navires et équipages, voyage, capture en Afrique, vente et travail dans les plantations, résistances en Afrique et marronage.

Des cartes illustrent les lieux de la traite, côtes africaines mais aussi ports d’Europe. De ces recherches, l’auteur a sélectionné quelques «incroyables mésaventures» qui lui permettent d’aborder le sort des esclaves quand se produit un naufrage.

Les abolitions sont abordées jusqu’à la toute dernière: Pakistan (1992), mais aussi la répression de la traite illégale et les conséquences des abolitions quand le besoin de main-d’œuvre conduit à l’organisation de travail forcé pour des migrants contraints comme ces populations des îles du Pacifique conduites au Pérou.

Le DVD, joint à cet album documentaire, retrace les fouilles archéologiques entreprises à l’initiative de Max Guérout sur l’île de Tromelin au large des côtes malgaches où s’échouât un bateau négrier en 1761. Une soixantaine d’esclaves laissés sur l’île alors que l’équipage avait réussit à construire une embarcation y vécut une quinzaine d’années avant que les rescapés soient secourus. La possibilité de le lire par chapitre le rend utilisable en classe par fragments.