Les marraines de guerre sont apparues en 1915 en France. Cette initiative, animée par le patriotisme, s’est exportée dans les pays en guerre de façon à soutenir le moral des soldats au Front : Grande-Bretagne, Espagne, États-Unis, Pays-Bas.
Elles ont été très présentes dans le paysage de la vie quotidienne à travers une iconographie importante, notamment à travers des publicités, des annonces dans les journaux/dessins de presse…
Ce présent ouvrage revient sur leurs origines et leurs rôles tout au long de la Grande Guerre, notamment à travers une riche documentation : témoignages, photographies, dessins, cartes postales, annonces dans les journaux, extraits de lettres… Ce livre est peu épais et se lit vite, il n’en demeure pas moins extrêmement riche en informations et en exemples à travailler en classe avec les élèves. Nous avons directement un lien entre le Front et l’Arrière, sur les échanges entre la vie quotidienne d’un soldat avec une femme/marraine.
Cinq chapitres sont présentés :
– le soutien aux soldats
– naissance des marraines de guerre
– marraines et filleuls
– débats et controverses
– l’héritage Contrairement aux idées reçues, les marraines de guerre n’étaient pas forcément des jeunes femmes en quête de lettres d’amour. Il était interdit aux jeunes filles et aux célibataires de correspondre avec des inconnus ; il n’empêche que certaines le firent. Beaucoup de marraines ont un fils ou un mari au combat, elles ont l’envie et le besoin d’apporter du soutien moral et matériel à un ou plusieurs soldats, car oui elles pouvaient avoir plusieurs filleuls. Ainsi, certains soldats recevaient des colis de vêtements tricotés avec soin à partir de modèles qu’elles trouvaient dans des magazines ; ou des colis de nourriture que certains recevaient directement de charcutières ! Ils partageaient bien souvent leurs colis avec leurs camarades.
Les écolières envoyaient également des lettres et des vêtements tricotés pour témoigner de leur soutien et de leur contribution à la défense de la patrie, elles qui voyaient tous les jours sur les murs de leur classe la carte de France endeuillée de l’Alsace et la Lorraine. L’un des extraits d’une lettre prête à sourire : une écolière se plaint de vacances trop courtes à un soldat sur le Front qui lui, risque sa vie.
Bien souvent, les soldats se rendaient à la rencontre de leurs marraines lors de leurs permissions. Certains s’apercevaient alors que leur marraine avait enjolivé leur description dans la lettre, ou bien que leur âge n’était pas le même… Mais dans la majorité des cas, les moments passés ensemble étaient biens et certains filleuls ont conservé leur marraine bien après la guerre car de vraies amitiés ou amours se sont noués au fil des pages écrites et des émotions partagées. La presse se délectait de ce genre de situations et amusait les lecteurs durant le conflit en faisant des caricatures de ces situations cocasses ; mais des pièces de théâtre furent même représentées partout en France à ce sujet.
L’auteur, pour nous livrer tous ces documents, s’est principalement appuyé sur ceux présents dans les collections de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, des archives départementales de Saône-et-Loire, de l’Australian War Memorial, de la BnF, de la bibliothèque municipale de Lyon et sur plusieurs sites internet : bridgemanimages.com, europeana.eu, argonnaute.parisnanterre.fr, loc.gov et musee.eurometropolemetz.eu
Vous pourrez donc appuyer vos recherches sur ces sites et collections afin d’enrichir les cours donnés à vos élèves.