Espions - Une histoire vraie

Du podcast à la version illustrée

Depuis l’été 2020, la journaliste Stéphanie Duncan présente l’émission « Espions, une histoire vraie » sur France Inter. L’objectif est simple. En un peu plus d’une demi-heure, elle raconte l’histoire tourmentée d’un espion ou d’une espionne. Le tout, entrecoupé d’archives sonores.

Les éditions Tallandier viennent de publier une adaptation de 17 podcasts sous la forme d’un livre. De format carré et agrémenté de nouveaux photographies en couleur, les cinq chapitres sont conçus sous la forme d’une typologie (les maîtres espions, les agents doubles, les agents d’action, les agents infiltrés et les traitres). De la Grande-Bretagne à l’URSS, en passant par la RFA, la France, la Chine, la RDA et les Etats-Unis, les exemples retenus sont particulièrement marquants.

Parmi les nombreux portraits, le lecteur est entraîné sur les traces de Mike Harari, un espion israélien à la tête du Mossad et à la tête de l’opération « Colère de Dieu », destiné à assassiner les auteurs de la prise d’otages israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972. Allan Dulles (directeur de la CIA de 1953 à 1961) et Markus Wolf (directeur de la Stasi) sont également présentés comme de redoutables dirigeants pour le recrutement d’agents doubles.

Espions – Une histoire vraie, Tallandier, 2022, pages 10-11

Du côté français, le portrait de Dominique Prieur rappelle l’un des échecs les plus retentissants des services français. En mars 1985, le ministre de la Défense Charles Hernu décide neutraliser le Rainbow Warriori, un navire de l’ONG Greenpeace qui s’oppose aux essais nucléaires français en Polynésie français. L’objectif est alors de couler le navire en Nouvelle-Zélande. Mais l’opération ne se passe pas comme prévu. Aidés par des nageurs de combat qui pose des explosifs, la capitaine Dominique Prieur et la commandant Alain Mafart prennent la couverture d’un couple camping caristes en vacances dans l’archipel. Le 12 juillet, le Rainbow Warrior coule et un photographe portugais de Greenpeace est tué par la deuxième explosion. Rapidement démasqué, le faux couple est incarcéré en Nouvelle-Zélande avant d’être rapatrié en France deux ans plus tard.

Rarement un espion a exercé une influence aussi décisive sur le cours de l’histoire. Pendant la guerre froide, cet officier du KGB [Oleg Gordievski) a fourni à l’Ouest, par conviction et au risque de sa vie, des milliers d’informations secrètes capitales. En 1983, en pleine tension Est-Ouest, cet agent double a sans doute permis au monde d’échapper à une guerre nucléaire.

Espions – Une histoire vraie, Tallandier, 2022, page 63

En matière d’enseignement, ce livre sera précieux aux élèves de terminale spécialité HGGSP pour aborder l’espionnage durant la guerre froide pour la thème sur la connaissance. Les chapitres sont courts et particulièrement adaptés à une utilisation en classe.

Une plongée réussie dans le monde de l’espionnage au XXe siècle à travers des personnalités hors-du-commun et joliment illustrée par des images d’archives. De quoi prolonger l’écoute attentive du podcast !

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