Dans cet ouvrage richement agrémenté d’une superbe iconographie, Thierry LentzÉcrivain, historien et enseignant, spécialiste de l’histoire du Consulat et du Premier Empire. Il est le directeur de la Fondation Napoléon, spécialiste du Premier Empire, il est secrétaire général du Comité pour l’édition de la correspondance de Napoléon. Thierry Lentz est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages parmi lesquels : Roederer (1857-1835) (Serpenoise, 1989), Savary : le séide de Napoléon (1774-1833) (Serpenoise, 1993), Le 18-Brumaire : les coups d’État de Napoléon Bonaparte (novembre-décembre 1799) (Jean Picollec, 1997), Napoléon diplomate (CNRS éditions, 2012), Joseph Bonaparte (Perrin, 2016), Le Premier Empire (1804-1815) (Fayard, 2018). revisite l’œuvre politique, économie et sociale de Napoléon III, tout en dévoilant, partiellement, un tout autre portrait du personnage. Souvent méconnu, parfois détesté, l’empereur est demeuré victime de sa légende noire. « Cet idiot qu’on mènera » était beaucoup plus intelligent, bien plus machiavélique que ne le pensaient ses adversaires politiques. Beaucoup plus dans l’introspection et la réflexion que dans l’action, cet homme secret est tout de même celui qui a gouverné le plus longtemps notre pays depuis le règne de Louis XV.
Fils d’un roi, devenu empereur
Dans ce premier chapitre, l’auteur s’intéresse aux origines, puis à la jeunesse du futur empereur. Thierry Lentz note que Louis-Napoléon Bonaparte est le fruit des amours contrariées du roi de Hollande, Louis Bonaparte — frère de l’empereur Napoléon Ier — et d’Hortense de Beauharnais, elle-même fille de l’impératrice Joséphine. Fils de roi, neveu d’empereur et petit-fils d’impératrice, la question de la paternité de l’enfant se pose, la reine de Hollande ayant donné naissance trois ans après la naissance de Louis-Napoléon, a un autre fils — le futur duc de Morny — de sa relation avec le général Flahaut, lui-même enfant naturel de Talleyrand.
Condamnée à prendre le chemin de l’exil comme tous les Bonaparte après la chute de l’Empire, Hortense quitte la France pour Arenenberg avec Louis-Napoléon. Le jeune homme débute son éducation avec pour précepteur un républicain et franc-maçon. Chaque été , le jeune prince gagne l’Italie où il visite sa grand-mère paternelle, Madame Mère. À cette occasion, il retrouve son frère aîné Napoléon-Louis, qui lui vit avec leur père. Les deux jeunes hommes commencent à parler politique.
Attirés par le nationalisme italien, les deux frères se retrouvent dans le carbonarisme et souhaitent voir la péninsule pendre son indépendance, par la force s’il le faut. Les deux princes envisagent de s’emparer de Rome et de donner le trône à leur cousin, l’ex-roi de Rome. Expulsés de la ville, les deux frères se réfugient à Florence avant de tenter un nouveau coup de force à Bologne, où ils contractent la rougeole. Napoléon-Louis y succombe, Louis-Napoléon lui survit. Peu après celui-ci apprend la mort de son cousin, le duc de Reichstadt. Peu après, le bruit court que Louis-Napoléon envisage de soulever une garnison de l’Est de la France.
L’aventurier
Contre toute attente, Napoléon II mort, plutôt que d’espérer une restauration prochaine de l’Empire, tous réunis à Londres autour de Madame Mère, les frères de Napoléon Ier préfèrent temporiser, alors que Louis-Napoléon brûle d’agir. Le jeune homme profite de son long séjour londonien pour se familiariser aux mœurs politiques britanniques. Il ne manque pas de visiter les usines et pratiquer les chemins de fer d’outre-Manche.
Le prince Louis-Napoléon fait la connaissance de Persigny en 1835. Ce dernier est un agitateur bonapartiste. Les deux hommes sont des conspirateurs nés. Tous deux ont le goût de la clandestinité et du secret et ne tardent pas à tenter de rallier à eux la garnison de Strasbourg — majoritairement composée d’anciens compagnons d’armes de l’empereur — pour marcher sur Paris. La tentative échoue. Si Persigny parvient à prendre la fuite, Louis-Napoléon est quant à lui capturé et condamné à l’exil, aux États-Unis.
Cette équipée vaut au prince une condamnation unanime du clan Bonaparte. Louis-Napoléon parvient à revenir en France, muni d’un faux passeport américain, afin de se rendre au chevet de sa mère mourante. Hortense décédée, le jeune homme reprend le chemin d’Arenenberg avant d’être contraint à quitter la Suisse, Paris ayant massé des troupes à la frontière helvétique.
Contraint une nouvelle fois à l’exil, Louis-Napoléon gagne Londres, où il retrouve Persigny. Le prince présente sa vision du bonapartisme dans un ouvrage intitulé Des idées napoléoniennes. Plus que jamais, il entend réinstaurer l’Empire. Aussi souhaite-t-il réitérer l’opération de Strasbourg. Son choix se porte sur Boulogne-sur-Mer. Une nouvelle fois, il entend rallier à lui un régiment qui le conduirait jusqu’à Paris. Une fois encore, Louis-Napoléon échoue. Il est arrêté et transféré à Paris, à la Conciergerie. Jugé, il évite la peine de mort, mais pas l’emprisonnement à perpétuité. La forteresse de Ham sera son lieu de détention.
La conquête du pouvoir
Désormais emprisonné, Louis-Napoléon Bonaparte est plus seul que jamais. Il ne peut pas compter sur l’appui d’un parti. En effet, depuis la mort de l’empereur, le bonapartisme s’est dilué parmi les différentes familles politiques (légitimiste, orléanistes, républicaine). Cependant, dans la population, le souvenir de l’Empire est toujours prégnant. La légende demeure.
Pragmatique, l’empereur n’avait laissé aucune doctrine. Dès lors, Louis-Napoléon va consacrer ses années de captivité à l’étude, afin d’élaborer une doxa bonapartiste et fonder un véritable parti. Par ailleurs, le prince prône une République consulaire avec un pouvoir fort à sa tête. Parallèlement, il publie De l’extinction du paupérisme. Dans cet ouvrage, l’auteur entend donner au bonapartisme, une coloration plus sociale.
Ses modestes partisans tentent vainement d’obtenir sa libération. Le gouvernement lui refuse d’aller visiter son père mourant. En conséquence, le jeune homme s’évade sous les vêtements d’un maçon et gagne la Belgique, avant de rejoindre Londres. Son père mort, Louis-Napoléon, devient le premier des Bonaparte. En difficulté financière, le jeune homme trouve un bailleur de fonds, ainsi qu’une maîtresse en la personne de Miss Howard.
Le prétendant au trône impérial bénéficie de la volonté des révolutionnaires de 1848 de faire triompher dans sa plus large acception, l’idée de démocratie. Louis-Napoléon n’est pas élu à l’Assemblée lors des élections d’avril 1848. Toutefois, certains bonapartistes comme ses cousins : Lucien Murat, Napoléon-Jérôme ou bien encore Pierre Bonaparte font leur entrée à l’Assemblée nationale. S’il parvient à l’emporter dans quatre départements le mois suivant, Louis-Napoléon préfère renoncer à son mandat devant l’inquiétude des républicains. Cependant, élu au mois de septembre suivant dans cinq départements, le prince fait son entrée au Palais-Bourbon comme élu de la Seine et prête serment à la République.
La nouvelle Constitution promulguée, laquelle prévoit l’élection du président de la République au suffrage universel direct, Louis-Napoléon Bonaparte se porte candidat. Hostile à Cavaignac, Thiers préfère soutenir ce « crétin qu’on mènera ». Le chef de la famille Bonaparte entend être élu sur son seul nom. Il y parvient en ralliant à lui les suffrages du peuple et ceux des notables. Bénéficiant du soutien du parti de l’Ordre et d’un réseau de comités bonapartistes dans les départements, Louis-Napoléon obtient 75 % des voix lors du scrutin présidentiel, devançant largement l’ensemble de ses adversaires républicains.
Le prince-président
Peu de temps après son installation au Palais de l’Élysée, le nouveau chef de l’État assiste, sans pouvoir peser sur le cours des événements, à la déroute des bonapartistes à l’occasion des élections législatives de 1849. Dès lors, le prince-président sait ne pouvoir compter que sur une poignée d’élus acquis à sa cause. En coulisses, le parti de l’Ordre envisage déjà la future élection présidentielle de 1852 et ne manque pas de marginaliser le président de la République.
Sans majorité parlementaire, celui-ci appelle les thiéristes au gouvernement. Bientôt, ce prince-président florentin annonce à la représentation nationale, son intention de nommer lui-même ses ministres. Sans attendre, il obtient la démission du gouvernement Barrot et nomme des fidèles aux ministères clés : Rouher à la Justice ; Fould aux Finances ; Hautpoul, à la Guerre. Son principal conseiller politique n’est autre que Morny.
S’il ente de ménager le parti de l’Ordre, le chef de l’État procède à une large épuration de l’administration et destitue le général Changarnier de son commandement de la division de Paris et le remplace par un fidèle, le général Saint-Arnaud. Le prince-président entend conserver le pouvoir bien que son mandat, non renouvelable, arrive à son terme. Morny et Persigny le poussent au coup d’État. Louis-Napoléon Bonaparte demande une révision de la Constitution à l’Assemblée nationale, qui la lui refuse. Dès lors, le coup d’État est inévitable.
Dans la soirée du 2 décembre 1851, depuis l’Élysée, les conspirateurs déclenchent l’opération « Rubicon ». La dissolution de l’Assemblée nationale est décrétée et les parlementaires de l’opposition sont arrêtés. Enfin, 20 000 soldats sont déployés dans la capitale. Malgré sa brutalité, le coup d’État est plutôt bien accueilli par la population.
Approuvé massivement par les Français, le plébiscite des 21 et 22 décembre délègue à Louis-Napoléon Bonaparte, les pouvoirs nécessaires à l’établissement d’une nouvelle Constitution. Si cette nouvelle Constitution se drape des principes de 1789 dans son préambule, elle est toutefois une copie, légèrement modifiée, de la Constitution de l’an VIII et confie à Louis-Napoléon Bonaparte, la présidence de la République pour dix ans. Le régime impérial est par ailleurs rétabli le 7 novembre 1852, par sénatus-consulte.
L’empereur
Le Second Empire débute officiellement le 2 décembre 1852. L’empereur est âgé de 44 ans. C’est un homme secret, distant, voire énigmatique. Il parle peu, mais n’en est pas moins cultivé et polyglotte. Passionné par l’histoire, il ne s’en intéresse pas moins aux techniques nouvelles et aux sciences. L’homme préfère mûrir sa réflexion, plutôt que d’agir instinctivement. Même pour ses proches, Napoléon III est un sphinx impénétrable. Cela ne l’empêche pas d’être un séducteur et de collectionner les conquêtes (Miss Howard ou bien encore la Castiglione).
Tout comme son oncle, le premier empereur, Napoléon III est un pragmatique qui se positionne selon les nécessités du moment. Partisan convaincu de l’ordre, celui-ci souhaite cependant réformer la France, tant socialement qu’économiquement. Pour ce faire, il entend user d’un pouvoir sans partage. Jusqu’au début des années 1860, avant que sa santé ne décline, Napoléon III tiendra d’une main de fer cet Empire autoritaire.
Devenu empereur, il se doit de fonder une dynastie et de donner à l’Empire un successeur légitime. Dès lors, la question de son mariage devient un sujet politique majeur. Le monarque fixe son choix sur une jeune noble espagnole : Eugénie de Montijo. Celle-ci est tout le contraire de son époux. Elle est ambitieuse, vive, conservatrice et fervente catholique. Le 16 mars 1856, l’impératrice remplit son devoir en donnant à la France un héritier mâle. Les autres membres de la famille Bonaparte occupent des fonctions politiques de premier ordre. Les Murat sont membres du Corps législatif ou du Sénat, tout comme Napoléon-Jérôme, le « Bonaparte rouge ». Anciens ministres, Morny et Walewski se sont succédé à la présidence du Corps législatif. Son demi-frère compte bien évidemment au nombre des membres du premier cercle de l’empereur, tout comme le fidèle Persigny, Jean-Baptiste Piétri, ou bien encore les généraux Fleury et Ney. Enfin, Rouher et Ollivier, principaux ministres du monarque, représentent chacun une période du régime. Tandis que le premier est le tenant d’un Empire autoritaire, le second représente l’Empire libéral.
Vers la modernité politique
Napoléon III règne et gouverne. Le pouvoir est concentré entre ses seules mains. Il est le chef des armées. Lui seul peut déclarer la guerre, conclure la paix et négocier les traités. L’empereur signe encore les décrets et prononce la grâce et les amnisties. Il a seul l’initiative des lois et peur user d’un droit de veto définitif. Enfin, il nomme et révoque les ministres à sa discrétion. Si l’Empire est organisé comme une démocratie représentative, les candidatures officielles faussent, sans pour autant les masquer, les résultats des élections au Corps législatif.
Après dix ans à la tête d’un Empire autoritaire, Napoléon III profite des fruits des succès économiques intérieurs et des victoires militaires extérieures, pour octroyer progressivement des libertés politiques plutôt que d’avoir à les concéder. En effet, s’il ne craint pas les oppositions dynastique et républicaine, il sait que les masses urbaines sont devenues des bastions républicains. Cible d’un nombre incalculable d’attentats, Napoléon III se sait affaibli par la maladie. Aussi souhaite-t-il faire évoluer le régime vers plus de libéralisme.
Soucieux de laisser à son héritier un Empire prospère, l’empereur tente de libéraliser politiquement le pays. S’il sait pouvoir compter sur Rouher pour faire la synthèse entre les divers courants du parti bonapartiste, l’empereur fait cependant appel au gouvernement, le chef de file du tiers parti, Émile Ollivier au début de 1870. Nonobstant, cette alternative libérale arrive tardivement pour la survie du régime.
Grandeurs et misères d’une politique extérieure
Héritier du Premier Empire, Napoléon III se sent obligé de rebattre les cartes diplomatiques afin de remanier les frontières héritées de 1815. Agissant en dehors de ses ministres, dans le plus grand secret, Napoléon III échafaude seul la politique extérieure de la France. Allié des Britanniques, l’empereur mènera à leurs côtés la guerre contre la Russie, en Crimée.
Depuis toujours partisan des nationalismes, Napoléon III n’a jamais abandonné son « rêve italien ». Aussi décide-t-il de combattre aux côtés des Italiens, pour l’unification de la péninsule, en déclarant la guerre à l’Autriche, qu’elle écrasera à Magenta et Solferino.
À la fin des années 1850, Napoléon III parvient à rétablir la France dans le concert des nations. L’empereur encourage Victor Emmanuel dans sa marche vers l’unité de l’Italie. Vainqueur des Autrichiens, Napoléon III propose à l’empereur François-Joseph d’installer son frère, l’archiduc Maximilien, sur le trône de l’Empire du Mexique. Alors que le pays bascule dans la guerre, les troupes françaises se retirent du Mexique. Abandonné, Maximilien est fait prisonnier et exécuté.
Aussi, les chancelleries européennes commencent-elles à s’irriter de la diplomatie napoléonienne. Concomitamment, sous la houlette de Bismarck, le royaume de Prusse parvient à fédérer les nations germaniques, pour en faire un État militaire puissant qui balayera les Autrichiens à Sadowa.
Le modernisateur
Libéral économiquement, l’empereur souhaite cependant compenser la perte de libertés individuelles de ses sujets, en redistribuant les fruits de la révolution industrielle, à toutes les classes de la population. Saint-simonien depuis toujours, il entend défricher l’ensemble des immenses territoires demeurés incultes. Napoléon III entend ouvrir des routes, compléter les chemins de fer, creuser des ports, rendre navigables, les rivières et canaux. La France subit alors un véritable bouleversement de son paysage économique et social. En vingt ans (1850-1870), ce pays fort de 38 millions d’habitants engage un vaste mouvement d’exode rural. À la veille de la guerre franco-prussienne, le paysage français s’est sensiblement modifié.
Le régime est encore marqué par une grande politique d’aménagement du territoire. Si les travaux de transformation de Paris, par Haussmann, en sont l’exemple le plus marquant, d’autres préfets, comme ceux de Marseille, de Lyon ou de Bordeaux font bénéficier ces villes de travaux d’ampleur.
La France du Second Empire s’est prodigieusement enrichie. Le volume des échanges a été multiplié par trois ou quatre. Le pouvoir politique et la finance travaillent de concert. À la Bourse de Paris, ce sont 118 valeurs qui étaient cotées en 1851. Elles seront au nombre de 307, huit ans plus tard. Si l’œuvre économique menée par l’empereur est unanimement saluée, son œuvre sociale reste, quant à elle, inachevée.
En 1870, âgé de 62 ans, l’empereur a prématurément vieilli. Malade, il est fatigué. Aussi songe-t-il à préparer l’avenir du futur Napoléon IV. Au même moment, les plus fidèles soutiens à l’empereur commencent à se détourner du Palais des Tuileries. Les oppositions se renforcent. Les villes se tournent vers les républicains, tandis que la classe ouvrière s’intéresse aux idées avancées par Marx et Enghels. S’il consent à libéraliser le régime, Napoléon III entend conserver jalousement le pouvoir exécutif.
La débâcle — Conclusion : mauvaise réputation
Au printemps 1870, Napoléon III n’est plus que l’ombre de lui-même. Seule la chirurgie peut le libérer du mal dont il souffre. Au même moment se pose la question de la succession du trône d’Espagne. Au nom de la Prusse, Bismarck propose la candidature d’un prince Hoenzollern. Cette annonce fait l’effet d’une bombe en France. La classe politique craint de voir la France enserrée par les Prussiens, comme elle le fut par les Autrichiens, au temps de Charles Quint.
Contre toute attente, la dépêche d’Ems va précipiter les événements et rendre inéluctable le casus belli. En effet, la société française dans son ensemble est belliqueuse envers la Prusse. L’empereur finit par tomber dans le piège tendu par Bismarck en écoutant ses proches, qui l’invitent à déclarer la guerre à la Prusse. La guerre est courte et la déroute militaire, cinglante. La nouvelle du désastre de Sedan, connue à Paris le 3 septembre 1871, fait s’effondrer le régime en une seule journée.
Vaincu sur le champ de bataille, l’empereur se constitue prisonnier. Interné à Wilhelmshöhe, celui-ci, une fois libéré, prend le chemin de l’exil pour s’installer définitivement outre-Manche, à Chislehurst. L’armistice est signé entre la Prusse et le Gouvernement de la Défense nationale. Les élections générales du mois de février 1871 envoient à l’Assemblée nationale une majorité de monarchistes. Les bonapartistes ne comptent pour leur part que 20 élus. Ils ne seront plus que 5 à s’opposer aux 760 suffrages qui conduiront au vote de la déchéance de l’empereur. Après la chute de l’Empire viendra le temps de la mort de l’empereur lui-même, le 6 janvier 1873.
In fine, Thierry Lentz remet en perspective le règne de ce souverain modernisateur, qui durant son règne, a indubitablement permis à la France de considérablement se développer économiquement, et, dans une moindre mesure socialement. Toutefois, ce monarque-modernisateur que fut Napoléon III souffre encore aujourd’hui de cette légende noire qui lui colle à la peau. Comme le conclue fort bien Thierry Lentz, cet homme d’État demeure un sphinx indéchiffrable, qui garde tout son mystère et une œuvre sociale, pour une large part, inachevée.