Florence Arthaud est une des premières femmes à percer dans le monde de la voile, particulièrement masculin, viril et machiste. Elle est la première, en 1990 à gagner la Route du Rhum, une régate transatlantique en solitaire. Elle conquiert, au fil de ses traversées, le surnom de « Fiancée de l’Atlantique ». Florence Arthaud, femme libre est une Bande Dessinée (BD) rédigée par Pascal Bresson et dessinée par Sophie Ruffieux qui reprend la vie de  la célèbre navigatrice française .

 

La BD raconte donc la vie de Florence Arthaud de manière plus ou moins chronologique. Le récit suit son évolution, de navigatrice inexpérimentée et inconnue à la célébrité reconnue, en y incorporant des souvenirs liés à sa jeunesse. On la suit depuis sa première transat, en 1978, qui la plonge pour la première fois dans le bain des grandes courses au large, jusqu’à sa mort tragique en hélicoptère lors du tournage d’une émission d’aventure. On découvre au fil des pages la vie des marins de course en solitaire : les tempêtes terribles, les difficultés techniques, le calme plat. Surtout, on partage les plaisirs, les joies et les peines d’une traversée en solitaire. La recherche de cette solitude qui peut conduire au pire.

Mais Florence Arthaud est une femme, en plus d’être un marin en solitaire. Ce qui n’est plus quelque chose de rare aujourd’hui (le Vendée Globe compte désormais plusieurs femmes dans ses rangs à chaque édition) a été un événement à l’époque. Les journaux, comme L’Equipe (voir p.91), se moquaient volontiers de Florence Arthaud, qu’ils jugeaient incapable de gagner une course. La BD se veut donc aussi le portrait d’une femme qui a réussi à triompher malgré les adversités, dans un monde masculin hostile aux femmes sur un bateau. Le message de Florence Arthaud, femme libre est sans ambiguïté : elle est libre face aux hommes, n’hésite pas à leur tenir tête et ne s’y attache pas, même sur le plan sentimental. C’est donc le portrait d’une femme libre qui n’aura jamais renoncé à sa liberté pour qui que ce soit.

 

Les dessins sont d’une grande qualité. Ils sont précis et illustrent bien les différents moments et passages de la vie de Florence Arthaud. Les couleurs sont bien choisies et mettent en avant les dessins. Le travail sur la lumière est très intéressant à ce titre.

Florence Arthaud, femme libre est donc une bonne BD pour ceux et celles qui souhaiteront découvrir la vie de cette grande navigatrice. Pascal Bresson a puisé dans ses différentes rencontres avec Florence Arthaud pour réaliser celle-ci et cette admiration se ressent au fil des pages. La psychologie voire la philosophie de la navigatrice aurait sans doute pu être encore davantage étayées, mais cela n’enlève rien à la grande qualité de cette BD, à l’image des autres parutions des éditions Marabulles.