22 histoires insolites pour comprendre le monde

Au niveau international, les Tuvalu affrontent d’autres équipes que leurs voisin océaniens, comme les Coréens unis du Japon, le Tamil Eelam ou encore les îles Chagos. Cela est rendu possible par le fait que l’archipel a rejoint en 2016 la CONIFA. Les Tuvalu participent d’ailleurs à la Coupe du Monde CONIFA 2018, à Londres, avec malheureusement trois défaites à la clé face au Matabeleland, à la Padanie et au Pays sicule. Le sport reste aujourd’hui le meilleur atout des Tuvaluans pour faire connaître la situation de leur petite nation et ainsi alerter sur la question des réfugiés climatiques et sauver ce qui peut l’être encore de la biodiversité de notre planète.

Football Club Geopolitics de Kévin Veyssière, Max Milo, page 179-180.

Le sport est un sujet porteur pour aborder les relations internationales. Les médias en ligne, tels que So Foot l’ont bien compris. Lancé en 2019 par Kévin Veyssière, qui travaille comme collaborateur parlementaire auprès d’un député vendéen, Football Club Geopolitics est un média dédié à la géopolitique du sport. Dépassant désormais les 50 000 abonnés, son compte Twitter est attentivement suivi par les passionnés du ballon rond. Son objectif ? Vulgariser la discipline en quelques paragraphes.

Pour prolonger le site internet et le compte Twitter, la sortie d’un livre éponyme chez Max Milo donne lieu à un véritable tour du monde footballistique : le Salvador, Tuvalu, le Kosovo, Gibraltar, Saint-Marin, Algérie, Russie, Qatar, l’île de Pâques ou encore le Groenland sont au sommaire.

La première partie est consacrée à la géopolitique du championnat d’Europe depuis les années 1950. Son histoire, « intimement liée à celle de l’Europe » (page 17), débute par une première édition de l’Euro en 1960. A cette occasion, l’Espagne se qualifie et doit affronter l’URSS. Franco interdit à son équipe de jouer son quart de finale contre la sélection soviétique. En effet, une défaite espagnole au dépend de l’URSS aurait été un « coup direct à la légitimité et à l’efficacité de son régime politique » (page 29). Officiellement, l’Espagne justifie sa décision en arguant qu’un groupe de soldats espagnols ayant combattu durant la Seconde Guerre mondiale est toujours emprisonné en Sibérie. La sélection espagnole sera alors exclue et écopera d’une amende de 2000 francs suisses.

Cette anecdote est l’une des 22 histoires de la géopolitique du football. Les chapitres suivants abordent la géopolitique de l’Euro 2021 (Angleterre-Ecosse, Macédoine du Nord, Russie-Ukraine), les rencontres impossibles (le Kosovo, Gibraltar-Espagne, Arménie-Azerbaïdjan), les équipes atypiques (la Laponie, Saint-Marin), les rivalités géopolitiques (la guerre des Malouines, Honduras-Salvador), puis le football comme un facteur de reconnaissance international (Rapa Nui, le Groenland ou encore la sélection algérien de 1958). Notons que deux coquilles sont lisibles aux pages 122 et 172.

Ecrit dans un style sobre et découpé en petits chapitres de 5 pages, ce livre est une belle introduction à la géopolitique autour d’un thème fédérateur.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes