Le géant Gargantua évoque bien sûr l’œuvre de Rabelais, toutefois le personnage est issu de la culture populaire. Très populaire dès le début du XVI e siècle dans la littérature de colportage il est l’incarnation du bon géant. Dans de nombreuses régions de montagne on le voit modifier les paysages. Dans le Beaufortain son coup de pied serait à l’origine de la Pierra Menta. Selon une autre légende il aurait créé le mont Cervin1.

Dans cette BD le voilà en Chartreuse où ses déjections formèrent l’aiguille de Quaix.

Deux jeunes paysans, Pitounet et Pitette Chaussinet sont partis braconner un lapin, les voilà pris la main dans le sac et ramenés au château. Leurs parents inquiets de na pas les voir rentrer rencontre Gargantua en pleine sieste digestive. Le géant a cherché l’hospitalité pour la nuit chez le méchant baron Fierabras qui détient les enfants dans ses oubliettes. Il est plutôt mal accueilli par ce pingre…

Pendant ce temps un étrange personnage venu d’Orient trouve refuge chez les Chaussinet qui lui font bonne figure malgré leur pauvreté.

Après bien des péripéties, narrées avec humour, empoisonnement, tisane de salsepareille, les enfants qui tentent de réveiller Gargantua tandis que le Sarrasin et le page du géant reviennent au château… Il ne faut pas tout dévoiler !

Le texte qui reprend le français ancien est truculent. Il sera malgré tout compréhensible pour de jeunes lecteurs. Les illustrations de grande qualité font de cette BD une lecture plaisante même pour les adultes. Il a toute sa place dans la bibliothèque d’une école ou le CDI d’un collège.

——-

1   Voir le récit qui en est fait au musée alpin du fort de Bar, en val d’Aoste https://www.youtube.com/watch?v=0OLT6Ksevng