Après avoir raconté la géopolitique en deux volumes, Pascal Boniface et Tommy récidivent et portent cette fois leur regard sur les jeux olympiques. L’ouvrage est organisé en six parties et de façon chronologique.

La renaissance de l’olympisme

Les jeux antiques se déroulaient déjà tous les quatre ans et durèrent jusqu’en 393. Il fallut ensuite attendre Coubertin pour qu’ils renaissent. La première édition moderne eut lieu en 1896. Leurs objectifs étaient pédagogiques et de paix et, accessoirement, c’était pour la France une façon de concurrencer l’Angleterre. Il y a donc un mélange d’idéal pacifique, d’universalisme, de patriotisme et d’impératifs de défense nationale. Les auteurs rappellent que c’est l’académicien Michel Bréal qui a l’idée de l’épreuve du marathon. En 1900, Paris accueille les Jeux olympiques mais, le grand évènement, c’est alors l’Exposition universelle. En 1904, les Jeux se déroulent aux Etats-Unis. Deux journées anthropologiques ont alors lieu, ce qui explique que ces jeux sont souvent qualifiés de jeux de la honte. Quatre ans plus tard à Londres, pour la première fois, les nations défilent derrière leur drapeau national.

Dans la tourmente des guerres mondiales

L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie n’ont pas le droit de participer aux jeux olympiques de 1920 en représailles de leur rôle dans la Première Guerre mondiale. Les Jeux sont alors essentiellement américains et européens. 1928 marque le retour de l’Allemagne dans la compétition. Coca Cola fait sa première apparition et assure le transport de l’équipe américaine et envoie mille packs de boisson aux Pays-Bas où ont lieu les Jeux. Ceux de 1936 sont restés tristement célèbres et avec quarante-neuf pays, un nouveau record de participants est établi. Les auteurs rappellent les liens d’amitié qui s’étaient noués entre Jesse Owen et le champion allemand Long. C’est même ce dernier qui donna des conseils à Owen pour rallonger sa course d’élan lors de l’épreuve de saut en longueur.

En temps de Guerre froide

En 1952, l’URSS rejoint la compétition. Les Etats-Unis totalisent 76 médailles contre 71 à l’URSS en 1952. En 1960, la compétition se déroule à Rome dans un cadre majestueux et antique. Ils sont pour la première fois télévisés en direct et sont notamment marqués par la performance de Bikila. Côté français, c’est la catastrophe avec seulement cinq médailles dont aucune en or.

Les Jeux de 1964 permettent au Japon d’exprimer une fierté patriotique qui n’est pas agressive. Quatre ans plus tard, la police mexicaine tire parmi les manifestants quelques semaines avant le début de  la compétition. Ces Jeux sont aussi ceux de Bob Beamon et du poing levé. La bande dessinée se poursuit avec les temps forts des jeux suivants. Ceux de Montréal ont été une catastrophe économique et il faudra trente ans aux habitants de la ville pour éponger le déficit et rembourser les dettes.

Des boycotts à l’universalisme

En 1979, avec l’invasion de l’Afghanistan, c’est la première fois que l’Armée rouge intervient directement en dehors du Pacte de Varsovie. Cela provoque un boycott par plusieurs pays des Jeux de Moscou de 1980. En 1984, l’URSS rend la pareille aux Etats-Unis mais ce boycott est un échec car il n’est suivi que par quatorze pays. Les Jeux de Barcelone ont embelli et fait décoller la ville. Ces Jeux sont vus comme ceux de la réconciliation et de la fin de la logique des blocs. 1992 marque la réintégration de l’Afrique du Sud. L’Allemagne réunifiée totalise 33 médailles et se classe à la troisième place des nations.

Mondialisation et Jeux olympiques

Les médias ont joué un rôle important dans le développement des Jeux. 30 000 journalistes sont attendus pour les Jeux de Paris. Les droits télévisés représentent la moitié des revenus du mouvement olympique. On note aussi l’influence des chaines américaines pour faire parfois changer les heures de certaines compétitions en vue de leur retransmission en direct. Juan Antonio Samaranch a exercé une influence considérable sur l’évolution du mouvement olympique. La bande dessinée continue de dérouler les différentes olympiades avec Sydney en 2000, Athènes 2004 ou Pékin 2008. Le jour de leur ouverture, une guerre éclate entre la Russie et la Géorgie. Quatre ans plus tard, aux Jeux Olympiques de Londres, 85 pays ont obtenu des médailles. Les Jeux olympiques poursuivent leur mondialisation et leur multipolarisation. Les paralympiques sont aussi évoqués en quelques pages.

En route pour Paris 2024

Cette partie rappelle l’historique des candidatures de Paris, souvent synonymes de désillusions. Tony Estanguet incarne depuis plusieurs années les Jeux Olympiques de Paris  2024. La ville accueille cette compétition pour la troisième fois de son histoire.

Cette bande dessinée retrace donc l’histoire des Jeux olympiques en les resituant avec leur époque. Il pourrait être utilisé en HGGSP pour les étudier, par exemple, en introduction de l’année.