Les services secrets et le renseignement en général sont peu scrutés dans les guerres de décolonisation. J-M Le Page a relevé ce défi avec sa thèsesoutenue en 2010 et ce livre paru en 2012 et réédité cette année.
Le moins que l’on puisse écrire est que l’auteur offre une vision panoramique, technique du renseignement en Extrême-Orient. Avec des éléments parfois très formels, liés aux organigrammes par exemple, et donc aux enjeux et rivalités de pouvoirs, politiques et militaires. Et des incursions très attrayantes vers les champs du vécu, comme le portrait type de l’agent de renseignement, son quotidien, les arcanes du recrutement ou encore les coulisses illégales finançant peu ou prou le renseignement.
La trame choisie est globalement chronologique (1945-1954), avec quelques chapitres thématiques qui dynamisent l’ouvrage. L’auteur décrit des outils de renseignement qui ne cessent de s’amender, très pointu, face à un ennemi aux leviers rudimentaires, mais adossé au peuple.
Au final, l’historien met en avant l’efficacité militaire du renseignement, pas toujours bien écouté par le commandement comme le souligne le lourd revers de la RC4 en 1950, imputable à cette surdité.
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