C’est d’abord un texte qui rappelle l’histoire mouvementée de ce pays. L’île a été nommée Ayiti, Hispaniola, Saint-Domingue, mais c’est avec son indépendance, en 1804, que la partie occidentale prend le nom de ses origines: Haïti.
C’est cette histoire qui est relatée; celle des premiers occupants les Arawaks et leur rencontre avec Christophe Colomb, la présence des corsaires et autres flibustiers, les débuts d’une mise en valeur agricole et l’arrivée des esclaves venus d’Afrique noire qui apportent le culte vaudou et des traditions artistiques, les rivalités coloniales entre Britanniques, Espagnols et Français et enfin la révolte de Toussaint Louverture et Dessalines. Un dernier paragraphe évoquent rapidement les XIX et XXème siècles.
Le texte est assez dense, un peu austère. Quelques affirmations étonnent le lecteur et notamment : « où sont passés les arbres qui la protégeait des séismes » . Il est vrai que l’auteur est avant tout un plasticien qui donne à voir ici son talent.
La double page qui présente les illustrations sera bien utile pour les jeunes lecteurs.
William Wilson a choisi pour les illustrations regroupées dans une frise qui se déplie de reprendre une technique inspirée des tentures en perles et paillettes proches du vaudou. Les tentures reproduites ici ont été créées dans un atelier haïtien; tout comme il avait, pour son précédent album l’océan noir L’océan noir retrace l’histoire des hommes captifs emmenés vers le continent américain où ils apportèrent leur culture et leurs traditions – Hors Série Giboulées, Gallimard Jeunesse, 2009, utilisé la pratique de «l’appliqué», art traditionnel de la cour du Bénin, tentures réalisées, avec des maîtres teinturiers d’Abomay.