Notre vie quotidienne a été profondément bouleversée par l’ordinateur et ses déclinaisons. Dans cet ouvrage, on découvre en 120 pages combien les mutations sont profondes. Sans être formellement organisé autour de thèmes, on repère néanmoins les grandes lignes. Parmi les thèmes abordés, l’ordinateur, la communication, l’internet, les jeux vidéo, la photographie, le stockage et les robots. L’ouvrage comprend également un glossaire, un index ainsi que de nombreuses pastilles qui distillent de l’information.

N’oublions pas le passé

Une des vertus de cet ouvrage est de proposer de replacer l’histoire de la révolution numérique dans une perspective historique. Au moyen notamment de quelques frises qui courent sur une double page, les auteurs proposent de revisiter des thèmes comme l’évolution de l’ordinateur ou d’internet. Les enfants sont particulièrement séduits par cette approche chronologique. Ils aiment, comme ils disent, imaginer ce qui existait au temps de leurs parents ou grands-parents. Les enfants soulignent d’ailleurs qu’ils découvrent parfois des objets dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence. L’ENIAC était le premier ordinateur et pesait 27 tonnes et consommait autant d’énergie que 15 000 tablettes d’aujourd’hui.

Des pages techniques bien vues

Le livre propose une approche visuelle originale en montrant des objets de notre quotidien en les décortiquant. Cette approche nous fait pénétrer au cœur d’un Smartphone, de la kinect ou d’un appareil photo numérique. Chacun de ces objets ou technologies est commenté par un certain nombre de numéros. Ce visuel en grisé avec son côté vintage est particulièrement réussi. Le livre décrypte également comment fonctionne le lecteur de livres numériques. On apprend aussi ce que sont les fermes de serveurs avec le centre de Pionen en Suède qui furent auparavant un ancien abri nucléaire. L’ensemble dispose de portes d’acier de 40 cm d’épaisseur !

Des inventeurs et des innovateurs

Il n’y a pas que des techniques, mais aussi des hommes. Chaque thème est introduit par un portrait de personnage, symbole de la révolution traitée. Ainsi, on a droit à quelques mots de présentation sur Bill Gates ou Mark Zuckerberg. On apprendra au passage que la couleur bleue du logo de Facebook s’explique par le défaut de vision de son créateur sur le vert et le rouge.
On découvre des inventeurs moins connus, moins médiatisés sans doute, comme Clive Sinclair. Il a développé des récepteurs de radio de la taille d’allumette et des téléviseurs de poches. Il a créé la première calculatrice de poche de l’histoire. Le passage sur les robots termine le livre et ouvre de nombreuses pistes tout en récapitulant déjà tous leurs usages actuels.

Un visuel particulièrement attractif

L’ouvrage est incontestablement une réussite visuelle. Le livre n’hésite pas à utiliser les deux pages, à changer de sens pour rendre plus visuelle l’information. On peut souligner à titre d’exemple la page 26-27 consacrée au trafic internet ou encore les réseaux sociaux. Le livre s’amuse également à recenser quelques tops : on découvre ainsi le top 10 des ventes de jeux, mais aussi le top 10 des mots de passe les plus faibles.
L’ouvrage propose une mise en page particulièrement attractive et variée. On trouve aussi une bonne synthèse avec les bons et les mauvais côtés du web ou encore comment se protéger sur internet. La double page « communiquer par le texte » ou « un œil dans le ciel » propose un patchwork d’endroits sur la planète.

Des chiffres et des faits toujours plus impressionnants

Tout au long de la lecture, on accumule un certain nombre de chiffres, tous plus hallucinants les uns que les autres. On trouve par exemple les ventes d’Amazon du 15 décembre 2008 : 6,3 millions d articles ont été commandés sur le site, soit près de 73 par seconde ! Sur eBay un sac à main est vendu toutes les trois secondes et un cd toutes les 9 secondes. On apprendra aussi que le double // n’avait aucune utilité ou encore que google est un jeu de mots sur le nombre gogol (googol en anglais) qui s’exprime par un 1 suivi de cent zéros. Parmi la foule de chiffres on peut relever aussi que 85 % des mails étaient des spams en 2009. La même année 247 milliards d’emails étaient envoyés chaque jour.
On connaît sans doute peu l’existence d’un câble sous l’océan, câble ô combien stratégique. Le livre propose aussi de comprendre comment fonctionne un moteur de recherche. C’est particulièrement réussi et, au passage, on apprendra peut-être qu’il n y a pas que google et qu’en Chine le leader est Baidu. Il traite 73 % des recherches internet dans le pays.

Wii, Xbox360 et autres Second Life

C’est l’histoire parfois d’incroyables réussites comme Space Invaders qui connut un incroyable succès en 1980. Le gouvernement japonais dut même refaire frapper des pièces de 100 yens, nécessaires pour le jeu, pour satisfaire la demande. On découvre par exemple l’évolution des contrôles de jeux, c’est-à-dire du clavier en passant par les joysticks jusque à la dématérialisation actuelle.
Un peu plus loin le livre passe en revue les types de jeux existants : jeux de stratégie, jeux de plateformes ou jeux de combat. L’ouvrage propose aussi de lever le voile sur la création des jeux vidéo à travers tous les métiers qui composent l’équipe de fabrication. Il propose un flash sur World of Warcraft, le plus grand MMORPG de la planète (allez voir page 104 si ce terme ne vous dit rien !). Un petit rappel est aussi glissé sur les risques de la dépendance aux jeux.

Au total, les éditions Gallimard jeunesse réalisent un livre particulièrement réussi, attractif à la fois en terme visuel et fourmillant d’informations. En ne sacrifiant pas la partie historique, il réalise une synthèse particulièrement réussie qui va au-delà du simple plaisir du feuilletage.

Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Clara © Clionautes