Dans cet ouvrage de 282 pages, David Birmingham nous montre la complexité de la décolonisation angolaise, tiraillée jusque 2002 entre 3 mouvements de rébellion : le MPLA d’Agostinho Neto soutenu par URSS et Cuba; l’UNITA de Jonas Savimbi qui meurt en 2002 et qui est soutenu par les États-Unis, et le FNLA d’Holden Roberto soutenu par le Zaïre de Mobutu et la Chine de Mao. L’Angola devient donc un enjeu de la guerre froide entre Chine, États-Unis et URSS. Les « pions » cubains et sud-africains s’affrontent pour le contrôle du pays.

On voit sur ces deux cartes que chacun est de plus soutenu par une ethnie : les Bakongo pour le FNLA; les métis et les Mbundu pour le MPLA et enfin les Ovimbundu au Sud pour l’UNITA.

La colonisation portugaise débute en 1820. En 1842, Lisbonne et Londres concluent un accord anti-esclavagiste. En 1850, le Brésil interdit la vente d’esclaves angolais. En Angola, il y a un gouverneur général à Luanda et un gouverneur de province à Benguela. Pour preuve de modernisation par la civilisation occidentale, on construit deux grands chemins de fer de Luanda à Ambaca et dans la montagne de Benguela.

Les missionnaires baptistes,méthodistes et congrégationalistes américains et suisses se battent pour évangéliser les Angolais. De 1850 à 1914, ils apportent des hôpitaux et l’alphabétisation. Ici les petites servantes du Sacré Coeur, catholiques, très actives en Angola de 1916 à 1939. A partir de 1926, après un siècle de colonisation, les frontières de l’Angola sont fixées et les militaires catholiques veulent transformer l’Angola en colonie blanche.

De 1961 à 1975, c’est la guerre d’indépendance. Dès 1962, Kennedy fournit du napalm aux forces aériennes de Salazar pour bombarder les villages forestiers rebelles. De jeunes portugais émigrent clandestinement en France, pour éviter de faire 4 ans de service militaire dangereux et mal payés en Angola. Les Etats-Unis continuent d’aider la dictature en autorisant en toute illégalité le Portugal à utiliser les armes de l’OTAN.

L’ère coloniale prend fin le 10 novembre 1975, après la mort de Salazar et la révolution des œillets.

Puis sous la guerre froide les communistes ont le renfort de soldats cubains et l’UNITA de soldats sud-africains de 1975 à 1990. L’URSS verse 400 millions de $ au MPLA pendant que l’Afrique du Sud ne verse que 130 millions de $ à l’UNITA. En 1979, Agostinho Neto meurt dans un hôpital moscovite et José Eduardo Dos Santos prend la tête du MPLA.

Les choses se compliquent de 1991 à 2002; où Jonas Savimbi refuse sa défaite électorale et retourne à la guerre civile jusqu’à sa mort en 2002.

Enfin l’Angola lusophone devient un pays émergent et en paix de 2002 à 2019.
La dernière péripétie est la fin du clan DOS SANTOS, père et fille, et l’arrivée au pouvoir de Joao Lourenço en 2018,qui met fin au règne d’Isabel DOS SANTOS sur la SONANGOL, compagnie de pétrole angolaise. Isabel dispose d’une fortune d’un milliard de $ , issue d’une fantastique corruption…

L’Angola est désormais cité parmi les lions d’Afrique et la ville de Luanda devient une ville riche et en essor économique.

Je conseille donc cet ouvrage à tous ceux qui veulent découvrir 200 ans d’histoire et de géopolitique de l’Angola, pays lusophone trop méconnu en France. Bonne lecture et merci à David Birmingham !