Décembre 1866 dans le Wyoming, au Fort Phil Kearny : une jeune réfugiée interroge un vieux « mountain man » sur sa vie de trappeur. Hivernant comme la légende de l’Ouest Kit Carson. Jim Bridger, un soir de blizzard et de menace indienne raconte sa vie au coin du feu. Elle se confond avec l’histoire de l’Ouest américain, l’histoire et non la légende du Far West.
Jim a 18 ans, nous sommes en 1822 quand il répond à une annonce de William Ashley qui recrute une équipe pour remonter le Missouri.
Le récit rapporte la concurrence commerciale entre Américains et trappeurs canadiens-français, présents depuis longtempsSur ce sujet voir Gilles Havard, L’Amérique fantôme, Flammarion, 2019 et le rôle des différentes nations amérindiennes dans ces conflits. Jim raconte sa encontre avec Etienne Provost et la vie de rtrappeur sur les contreforts des Rocheuses. Cette vie dans la nature lui a permis d’accumuler un savoir géographique sur ce vaste espace sans cartes et notamment sur les passages possiblesLewis & Clark à la découverte de l’Ouest, Christian Clot, Philippe Thirault, Sandro, Glénat, collection Explora, 2021 à travers les Rocheuses.
Il évoque les rassemblements de trappeurs en été Sur ce sujet voir Gilles Havard, L’Amérique fantôme, Flammarion, 2019, notamment le chapitre consacré à Etienne Provost.
Mais en 1840, les choses changent avec le déclin du castor surexploité et passé de mode en Europe. Les nations amérindiennes sont décimées par les épidémies comme les Black Feet et les colons commencent à s’installer entraînant la disparition des bisons, indispensables à la survie des Lakotas ou des Cheyennes. Les trappeurs comme Jim Bridger se reconvertissent en guides pour les colons, pour l’armée ou les travaux du chemin de fer. Jim Bridger, qui a épousé une Shoshone, est sollicité comme interprète pour le traité de Horse Creek en 1851. Les négociateurs américains ne comprennent pas grand-chose aux coutumes locales et veulent seulement permettre le libre passage sur la piste de l’Oregon après la découverte de l’or en Californie.
Le vieux Jim évoque les différences entre les guerres indiennes et la guerre que mène Washington contre les nations amérindiennes.
Quand il meurt, loin des Rocheuses, en 1881, la vie dans la vie dans la Grande Prairie a bien changé, malgré la victoire de Little Big Horn, le sort des Amérindiens est scelléVoir LITTLE BIG HORN – Autopsie d’une bataille légendaire, David Cornut, éditions du Rocher, 2018 et Ce qui est arrivé à Wounded Knee, Laurent Olivier, Flammarion, 2021.
L’annexe de Farid Ameur rappelle la vraie vie de Jim Bridger, complète d’une chronologie, d’une bibliographe et d’une intéressante carte.
Un récit, bien documenté qui restitue l’histoire du Far West.