C’est un nouveau numéro de cette collection bien connue qui tombe à pic à l’approche des jeux olympiques de Londres. Parmi les qualités reconnues des « Yeux de la découverte », une iconographie de qualité très agréablement mise en page, élément d’ailleurs souligné par les enfants lorsqu’ils parcourent le livre. A chaque fois sont proposés des doubles pages thématiques. Pour compléter le tout, un index et un glossaire. A la fin du livre une page « le saviez-vous », des questions réponses et quelques records.

Le livre propose également de prolonger la lecture grâce à internet. Soulignons d’ores et déjà qu’il faut saisir comme adresse http://www.decouvertes-gallimard-jeunesse.fr, et non celle proposée, au risque de ne rien trouver. A la date de rédaction de ce compte-rendu, il y avait uniquement des images complémentaires de proposé.

De la Grèce à Coubertin

Le livre commence classiquement par l’Antiquité grecque en proposant de distinguer les différentes couronnes décernées aux vainqueurs. On apprendra peut-être alors que selon les jeux antiques, la marque de récompense n’était pas la même : céleri pour les jeux Néméens, olivier pour les Olympiques, ou laurier pour les Pythiques. Lors des Jeux modernes, c’est-à-dire en 1896, l’arène était trop étroite ce qui obligea les athlètes à ralentir pour négocier les virages. Aux mêmes jeux, il n’y a pas eu de compétition de cricket par manque de candidats ! Quatre ans plus tard, des femmes participèrent contre l’avis de Pierre de Coubertin. Le premier serment olympique, lui, fut prononcé en 1920.

Des champions, encore des champions

Tout au long de l’ouvrage, on trouve donc des noms connus, célèbres, voire célébrissimes. Le livre alterne entre les plus anciens et les plus récents. Paavo Nurmi fut un des premiers athlètes à aborder son entrainement de façon scientifique : résultat plus de 12 médailles olympiques ! A la fin du livre une autre sélection de champions est proposée : Bob Beamon, Hailé Gebreselassié ou Jean-Claude Killy. On pourra relire aussi les exploits d’Usain Bolt ou de Michaël Phelps. D’autres sont moins connus comme Olga Korbut, cette gymnaste qui commit des erreurs lors de sa prestation et s’effondra en larmes. Cela déclencha un torrent de courrier pour la soutenir. Le livre évoque également les champions paralympiques comme Gerd Schonfelder : ce skieur allemand remporta 16 médailles d’or en six olympiades.

Des Jeux Olympiques au cœur de l’histoire

Le livre propose une frise qui court sur trois doubles pages avec plusieurs évènements repères en parallèle. En 1948, la France a fini troisième, mais il faut tout de même préciser qu’à l’époque les Allemands, Soviétiques et Japonais étaient absents. En 1956, les épreuves équestres des Jeux de Melbourne furent transplantées en Suède pour raisons sanitaires. Comme une traduction d’un monde de plus en plus fragmenté politiquement, on peut relever que le nombre de participants ne fait qu’augmenter. Entre 1988 et 2008 on remarque une croissance de 30% du nombre de pays participants. Le livre retrace aussi ce qui a perturbé les jeux olympiques, ce qui permet d’introduire des aspects géopolitiques. Le livre évoque évidemment l’Olympiade de Munich en 1972. Les boycotts ont aussi émaillé l’histoire des jeux, en liaison avec la Guerre froide.

Du matériel toujours plus perfectionné

Tout au long du XXème siècle, le matériel a profondément évolué et le livre, grâce à sa riche iconographie, permet de visualiser quelques tenues anciennes. A partir de 1920, on commence à porter du coton dont le prix a beaucoup baissé depuis la fin de la guerre. Le vélo a changé comme en témoignent efficacement les photographies. On trouve aussi un décorticage de l’évolution des chaussures particulièrement parlant. Le matériel pour chronométrer les athlètes a aussi beaucoup changé : en 1964, un système de chronométrage électronique à quartz fut utilisé pour la première fois. Autre révolution qui semble une évidence aujourd’hui : les starting blocks. Le livre propose une double page sur les sites olympiques et sur l’intérieur d’un stade. Cela témoigne aussi des évolutions techniques avec notamment celui de Sydney en 2000 qui pouvait accueillir 110 000 personnes.

Des sports d’été, d’hiver, d’hier ou d’aujourd’hui

Le livre montre les différents sports en présentant jeux d été et jeux d’ hiver. Il évoque également, on l’a vu plus haut, les jeux paralympiques. C’est l’occasion aussi de repérer la date d’apparition de certains sports aux Olympiades. On découvre aussi ceux qui ont été abandonnés comme le tir à la corde ou celui aux pigeons ! Quant au rugby, disparu après 1924, son retour est prévu dans une formule à sept pour 2016. Depuis 2008, le BMX a fait son apparition et la même année a vu aussi celle du marathon aquatique de dix kilomètres.

Au total, voici un ouvrage qui offre une bonne mise en perspective sur les jeux olympiques ; la qualité de l’iconographie ainsi que celle des informations rendant l’ensemble particulièrement attrayant et plein d’informations.
Merci à Clara, onze ans, pour son aide et ses avis sur le livre.

© Jean-Pierre Costille