Jean-Mathieu Boris, aujourd’hui âgé de 91 ans, est l’un des derniers grands témoins de la France Libre et de la bataille de Bir Hakeim. Commandeur de la Légion d’honneur, il fut décoré à maintes reprises (4 croix de guerre, croix du combattant volontaire de la résistance, croix du combattant…). Il raconte pour la première fois son histoire.
« Jean-Mathieu Boris est l’un des héros de l’épopée militaire de cette France Libre hétérogène, mais unie par une passion qui en a fait la plus grande aventure collective française du XXe siècle ». C’est en ces termes, à tout le moins élogieux, que le Résistant et historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac qualifie Jean-Mathieu Boris.
En effet, à l’occasion du 70ème anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, celui-ci vient de livrer ses souvenirs au grand public dans l’ouvrage Combattant de la France Libre, récemment paru aux éditions Perrin. Aujourd’hui âgé de 91 ans, Jean-Mathieu Boris livre un témoignage capital, vivant et sensible sur la Seconde Guerre mondiale à laquelle il participa. Rappelons qu’il est l’un des tout derniers témoins de la France libre et de la célèbre bataille de Bir Hakeim. Commandeur de la Légion d’Honneur, il fut décoré à maintes reprises pour son exceptionnel courage.
A 19 ans, il n’accepta pas l’armistice et rejoignit le général de Gaulle, outre-Manche, à Londres. A cette époque, il était un garçon tout à fait comme les autres. Comme ses camarades, il ne songeait qu’aux plaisirs de son âge comme les filles. Toutefois, c’était sans compter sur l’invasion allemande. La guerre allait en effet bouleverser ses plans. Comme il préparait le concours d’entrée de l’École Polytechnique, il devint d’abord aspirant, puis officier dans l’arme savante, i.e. l’artillerie.
Il participa notamment à la bataille de Bir Hakeim, qu’il décrit avec des mots simples, ainsi qu’à la bataille d’El-Alamein. Ensuite, il prit part aux autres combats de la Libération. Ce qui frappe dans ce récit, c’est la modestie de l’auteur. En dépit de ses glorieux faits d’armes, Jean-Mathieu Boris ne se considère pas comme une sorte de demi-dieu ou de surhomme, tant s’en faut. Durant la guerre, dans la mesure du possible, il parvint presque toujours à tenir son journal intime. Il fait référence à différentes reprises à André Gide, qu’il côtoya et qui est l’un de ses auteurs préférés.
Bref, il s’agit d’un ouvrage à bien des égards remarquable, écrit par un témoin direct de ces sombres années qui en dépit de son incontestable bravoure demeure un homme tout à fait simple.
Jean-Paul Fourmont