Cet ouvrage de préparation au concours de professeur des écoles est conforme aux programmes de l’école primaire 2008. Les auteurs, professeurs d’histoire et de géographie dans différents IUFM sont largement au fait des subtilités de cette épreuve qui se décline selon les choix au moment de l’inscription en composantes majeures et mineures dans une association entre l’histoire et la géographie d’une part et les sciences expérimentales et technologiques d’autre part. Rappelons également que cette épreuve est à l’écrit et fait partie du bloc d’admissibilité.

Les auteurs ont réalisé un ouvrage très complet et, comme cela a déjà été dit pour différentes production de Nathan Technique, d’une réalisation très soignée. Peut-être serait-il opportun pour un manuel pratique d’inclure des onglets, différenciant les parties, pour en faciliter l’usage. Des sections grisées et saumon permettent toutefois de retrouver très rapidement les sujets types et leurs corrigés.

Au niveau méthodologique, pour la première partie, les candidats sont invités à suivre le décorticage d’un sujet point par point ( P. 25 à 41), ce qui est particulièrement utile. Le sujet proposé a été donné en 2006 et traite des paysages ruraux, de la géographie donc. Un choix d’autant plus important lorsque l’on sait que la majorité des préparationnaires spécialistes en histoire géographie sont majoritairement historiens. Toutefois pour la totalité des inscrits ce sont les titulaires de diplômes scientifiques du supérieur qui sont majoritaires. (On croit généralement le contraire.)
On appréciera dans cette partie la démarche qui permet au candidat de poser la problématique évitant ainsi de tomber dans le piège de l’érudition pure qui ne permettra pas au correcteur d’apprécier la capacité pédagogique du candidat.

La seconde partie traite des savoirs, c’est-à-dire, très clairement du bagage minimum que le candidat est sensé posséder. Le programme lui-même est général, met l’accent sur l’hexagone tant pour son histoire que pour sa géographie, même si dans les questions traitant de la renaissance ou du XXe siècle la dimension européenne est aussi présente. On retrouve d’ailleurs cette volonté des concepteurs du programme dans la partie géographie avec les repérages européens.

Les auteurs présentent donc dans la deuxième partie leur lecture de ce programme, en y ajoutant, pour chacune des périodes en histoire et des thèmes en géographie un intéressant développement sur les enjeux scientifiques. On retrouve notamment des remarques à propos de ce fameux « nos ancêtres les gaulois » sur le mythe national, redécouvert ou inventé par Amédée Thierry sous le second Empire jusqu’au tour de France de deux enfants de Giordano Bruno en 1877.
Chacun des chapitres de la partie intitulée les notions au programme du concours est présentée sous forme de « mini manuel » sur le minimum à connaître sur l’antiquité, le moyen-âge, les temps moderne, les XIXe et XXe siècles est complété par une sus partie sur les enjeux scientifiques et les pistes pédagogiques.
On retrouve la même démarche pour la géographie, avec les quatre chapitres sur les espaces mondiaux, les espaces européens, les espaces français dans leur diversité et leurs différentes échelles.
Dans ces enjeux scientifiques qui sont présentés comme de véritables corrigés, les candidats apprendront à n’en pas douter beaucoup de choses. Les notions les plus récentes issues du monde de la recherche universitaire sont présentes à chaque fois et permettront, dès lors qu’elles auront été acquises, au préparationnaire de se distinguer le jour J.
L’épreuve impose au candidat, dès lors qu’il présenté les enjeux scientifiques, de définir des pistes pédagogiques et des objectifs transversaux. C’est sans doute à ce niveau que la préparation est la plus délicate.
Certes, les trames sont souvent les mêmes. Place dans les programmes du cycle 3, définitions des objectifs, font partie du savoir faire technique de base. Cela devient plus délicat avec le travail réalisable en classe qui décrit de façon précise la séquence, amène à présenter la fameuse problématique, les documents, le déroulement possible et, ce qui rend l’épreuve assez artificielle, la production attendue. On notera que les auteurs restent modestes quand à cette partie qui est sensée relever ce qu’un écolier pourrait produire au terme de la séquence, mais cela est sans doute le fruit d’une expérience pratique qu’ils ont dû acquérir dans leurs IUFM respectifs.
Le manuel s’achève par une présentation en annexe du tout dernier programme d’histoire et de géographie du cycle 3.

Dans une production abondante d’ouvrage de ce type consultée par l’auteur de ces lignes cette production de Nathan se présente par la qualité, on l’a déjà dit, du support proposé. (Jacquette et atlas en rabat, typographie très claire, recours aux encadrés et renvois hors texte.), mais aussi par le choix qui est fait de dissocier l’histoire et la géographie de l’épreuve scientifique qui lui est associée le jour du concours. Ce choix est pertinent même si l’on aurait pu introduire quelques conseils plus précis lors de l’épreuve pour la gestion du temps globale de l’épreuve. On peut supposer que les candidats en ont quand même conscience.

Bruno Modica © Clionautes