Troisième opus de La belle collection de Plonk et Replonk, après La mer et L’écologie parus en 2020, ces truculentes Histoires de France garantissent un vrai moment de détente, de surprises et de rigolades.
Version loufoque des livres d’histoire des classes de l’école primaire, cet ouvrage au confortable format paysage (26×20) et à la mise en page très réussie vous embarque tour à tour dans des visions décalées, tel ce Monument au déserteur inconnu (p 76), franchement hilarantes à l’instar des Infrastructures routières saccagées par les Vandales (p 15), voire hallucinées comme l’adaptation du lièvre et de la tortue (p 40) ou Paris sous le protectorat suisse (p 64) de notre histoire de France, grâce au détournement de cartes postales et d’images Belle époque. Le tout est conçu et proposé par Plonk et Replonk, collectif d’éditeurs composé de deux frères suisses et d’un troisième larron d’origine catalane.
Histoires contrefactuelles sauce kitsch
Voguant entre le kitsch pour la forme et l’absurde (entre autres) pour le fond, les multiples détournements sont répartis en huit chapitres, introduits par de courts paragraphes. Extrait : « Hélas, les principales figures politiques du moment, dont les hyperactifs Danton et Robespierre, s’énervent et finissent par perdre la tête » (introduction du chapitre 5, Révolution, Empire, Restauration).
L’ordre chronologique canonique régit les 90 pages couleurs des huit chapitres : Préhistoire française, Antiquité, Moyen Âge, De la Renaissance à la Révolution, Révolution, Empire, Restauration, Les aventures du XXè siècle, Première et Seconde Guerre mondiale, La France de nos parents. Difficile de rendre compte du flot d’émotions suscitées par ces histoires qui jouent avec les clichés, les perceptions collectives, autant qu’avec nos propres représentations et souvenirs d’enfance plus ou moins vivaces, proches en cela de l’humour british des Monty Python.
Ce livre pourait être intéressant à travailler dans une séquence avec des élèves du primaire et du secondaire, au titre d’une découverte puis d’une analyse de l’histoire contrefactuelle. L’aventure pourrait conduire à une enquête grandeur nature, afin de distinguer le vrai du faux et de traquer les tenants et les aboutissants des détournements observés.
Concluons avec cette maxime de l’ultime page : « L’avenir reste à inventer, il conviendra de se méfier des appareils connectés » (p 93). A bon entendeur.
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur :
http://www.philippe-rey.fr/livre-Histoires_de_France-558-1-1-0-1.html