Thomas Fontaine, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle, docteur en histoire de l’université Paris I (sa thèse « Déporter. Politiques de déportation et répression en France occupée 1940-1944 », est encore inédite) et Denis Peschanski, Directeur de recherche au CNRS, président du conseil scientifique du Mémorial de Caen, sont les commissaires scientifiques d’une exposition qui se tient à Paris aux Archives nationales, jusqu’au 2 mars 2015, et qui a pour thème : « La Collaboration 1940-1945 ». L’ouvrage qu’ils publient aujourd’hui accompagne cette exposition, présente, reproduit et commente tous les documents et objets qui y sont visibles. Nous avons visité l’exposition et consulté la version numérique de cet ouvrage. Ce compte rendu a pour objectif de présenter à la fois l’exposition et le contenu du livre.

L’exposition des Archives nationales : la Collaboration. 1940-1945

Les Archives nationales consacrent pour la première fois une grande exposition à la Collaboration. Le commissariat scientifique a choisi 300 documents, pour beaucoup inédits, qui offrent un panorama d’ensemble d’un épisode majeur dans l’histoire et la mémoire de la France contemporaine. Le long du couloir d’entrée, en 20 étapes, sont d’abord rassemblés des documents (archives, photographies, affiches, documents sonores et cinématographiques etc.) qui ont pour objectif d’illustrer la diversité du phénomène de la Collaboration. Arrivés à l’extrémité de ce couloir, les visiteurs ont accès à plusieurs petites salles organisées autour des thèmes principaux : « Les acteurs de la Collaboration (Vichy-Paris-Berlin) », « Des ennemis communs », « La collaboration des polices : contre les résistants et les Juifs », « La culture et les médias aux ordres », « Produire avec le Reich », « Aux armes ! Avec l’Allemagne ». Le cheminement s’achève sur « L’Heure des comptes » et « Les archives de l’épuration. Une source exceptionnelle sur la Collaboration ».

Il s’agit d’une exposition très complète et très didactique, à laquelle on aurait cependant souhaité qu’un plus vaste espace soit consacré, d’autant plus qu’elle a aussi pour objectif d’accueillir des classes avec leurs professeurs. De nombreux documents exposés sont inédits, extraits des dossiers d’instruction des procès de collaboration, des séries non encore accessibles du Service historique de la Défense à Vincennes, ou de celle des archives nationales et de collections privées. Alors que le parcours de l’exposition est construit sur un plan thématique, que reprend le livret d’accompagnement confié aux visiteurs, le livre de Thomas Fontaine et Denis Peschanski a pris le parti d’une présentation purement chronologique, les différents événements choisis permettant de balayer tous les aspects de la Collaboration. Tous les documents exposés, ainsi que d’autres, sont reproduits dans le livre. Par la qualité et l’originalité des documents et objets présentés, par la précision et la lisibilité des textes des commentaires, cette exposition est passionnante et fort instructive. Elle offre une remarquable synthèse des connaissances historiques acquises sur le phénomène de Collaboration.

Les documents, les objets ainsi que les extraits de films et d’enregistrements sonores mettent en évidence la diversité des acteurs et des formes de la Collaboration. Vichy, Paris et Berlin sont les trois acteurs essentiels. La Collaboration est en effet une politique d’État choisi par le maréchal Pétain et poursuivie sans retournement jusqu’en 1944. Mais le terme recouvre aussi l’idéologie des collaborationnistes parisiens, qui prônent un idéal fasciste dans une Europe recomposée par le nazisme triomphant. Pour les Allemands, la Collaboration peut-être utile dans la mesure où elle permettrait d’assurer la sécurité des troupes d’occupation ainsi que le pillage ordonné et efficace de l’économie française. La Collaboration revêt diverses formes : politique et idéologique, mais aussi économique, culturelle, policière et militaire. Toute l’exposition est au service de la mise en évidence de cette diversité.

Les acteurs de la Collaboration : Vichy, Paris, Berlin

À Vichy, la collaboration d’État doit permettre de desserrer l’étau de l’armistice et de prendre une place dans la nouvelle Europe nazie. Cette politique est choisie et indissociable du régime qui prétend assurer l’avenir de la France, restaurer son rang et protéger ses habitants. Hitler n’a jamais cherché ni voulu cette Collaboration. Pour les Allemands elle rime avec pression, répression et exploitation, puis avec satellisation. Vichy n’obtiendra jamais la vaste négociation qu’il souhaite et multipliera les abandons. Pour les collaborationnistes parisiens, quel que soit leur passé politique d’avant-guerre, la Collaboration est d’abord une évidence idéologique, celle du fascisme ou du nazisme qu’il faut imposer en France. Pour les Allemands les collaborationnistes sont surtout des auxiliaires utiles qui maintiennent une pression politique sur Vichy et peuvent servir de supplétifs. Ils ne seront jamais considérés comme des partenaires, malgré la vitrine du combat contre l’URSS.

Des ennemis communs

L’exposition se réfère explicitement aux trois grandes expositions qui furent présentées dans la France occupée, organisées tantôt par le gouvernement français, tantôt par les services allemands et qui ciblaient trois ennemis communs à tous : les communistes, les Juifs et les francs-maçons. Après l’attaque de l’URSS, la figure du judéobolchévique structure l’imaginaire et la propagande nazie, relayée par les partis et officines collaborationnistes de Paris. La convergence s’opère en toute facilité entre les Allemands l’État français qui, d’emblée, à désigné Juifs, communistes, étrangers et francs-maçons comme l’« Anti-France » responsable de la défaite. L’exposition montre que la propagande, le repérage et le fichage, l’exclusion sociale et économique, l’internement administratif enfin, sont les armes privilégiées d’une lutte sans merci contre ces ennemis communs.

La collaboration des polices : contre les résistants et les Juifs.

L’État français, obsédé par l’affirmation de sa souveraineté et par ses ennemis intérieurs, veut gagner sa place dans une Europe allemande. Au point de contribuer à la déportation systématique des Juifs de France, décidée par les nazis, et d’assumer l’essentiel de la répression des communistes. La création des sections spéciales constitue une première étape à l’été 1941. La rencontre entre René Bousquet, secrétaire général à la police du nouveau gouvernement de Pierre Laval et Reinhard Heydrich, chef de l’Office central de la sécurité du Reich, en visite en France en mai 1942, scelle la collaboration des polices souhaitées de part et d’autre. L’accord se fait en août 1942 sur un principe simple plus ou moins explicite : un maximum d’autonomie est laissé à la police française si elle démontre son efficacité dans la répression contre les résistants. Les Allemands tiennent aussi à la collaboration de Vichy pour les rafles des Juifs en zone Nord comme en zone non occupée. Vichy ne reviendra jamais sur son choix et l’accession de Joseph Darnand, chef de la Milice, à la tête du maintien de l’ordre en janvier 1944, se traduit par une mise à disposition directe des forces de l’État français.

La culture et les médias aux ordres

Dès 1940, les Allemands visent la conquête de l’opinion dans les territoires occupés. Celle-ci passe par le contrôle de la presse et de la radio à l’aide de la censure, de rétributions de journalistes collaborationnistes et de prises directes de participation. Au-delà de la propagande politique, cette stratégie qui doit assurer la suprématie de la culture allemande en Europe concerne l’ensemble du champ culturel : les arts et les lettres, la musique et le cinéma. Pour mieux rallier les masses, l’occupant cherche à attirer et à mobiliser une élite intellectuelle, ce qu’illustre chaque événement culturel parisien. Un institut allemand propose conférences culturelles, bibliothèques et cours d’allemand. La vie culturelle reprend donc son cours. Mais cette forme de propagande atteint ses limites et l’opinion est de plus en plus favorable à la Résistance.

Produire avec le Reich

Alors que le vainqueur pille la France, impose des frais d’occupation exorbitants et un cours forcé du mark qui lui est extrêmement favorable, les dirigeants français se prennent à rêver d’un « Montoire économique » et d’une Pax Germanica économique. Jusqu’au début de l’année 1942, on recherche à Vichy une « collaboration constructive ». Mais le Reich a besoin de travailleurs tandis que la guerre devient totale, et d’une économie française qui produise pour lui. Vichy est alors réduit à gérer les contraintes : la Relève, puis le STO, puis la création d’un secteur économique protégé travaillant pour l’occupant. Peu de patrons changent totalement l’activité de leur entreprise pour éviter d’avoir à collaborer, mais ceux qui continuent à produire le font rarement par motivation idéologique. En 1944, la construction du mur de l’Atlantique est devenue le symbole de ceux qui font des profits gigantesques ; mais ce sont alors quasiment toutes les entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics qui sont contraintes de travailler pour l’Allemagne.

Aux armes ! Avec l’Allemagne

La collaboration extrême avec l’Allemagne est illustrée par le milicien, l’engagé volontaire dans la Waffen-SS, l’agent double entraînant la chute d’un groupe de résistants. À l’heure de l’épuration, la traîtrise des agents doubles, les exactions des fameuses « Gestapos françaises », auxiliaires zélés et vénaux, seront les symboles de cette collaboration. Dans les rangs de la Waffen-SS, l’honneur passe par le serment de fidélité au Führer. Les combattants de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme s’entendent dire par le maréchal Pétain qu’ils détiennent « une part de notre honneur militaire ».

Les Français, tous « collabos » ?

C’est la question à laquelle Thomas Fontaine et Denis Peschanski répondent dans un excellent petit film (5 minutes) proposé à la fin de l’exposition. Ils nous résument l’état actuel des connaissances historiques sur l’opinion publique, et reprennent la démonstration dans l’introduction du livre. « Sur l’échelle de ces comportements, on identifie, à une extrémité, les tenants de la Collaboration, qu’ils se reconnaissent en Vichy ou dans les collaborationnistes, ces derniers ne constituant qu’une infime minorité de Français ; avec notamment sans doute pas beaucoup plus de100 000 adhérents aux partis politiques de l’Occupation, parmi lesquels certaines adhésions étaient de pure circonstance. On voit bien, de même, à l’autre extrémité, les Résistants, ceux qui décident d’agir pour empêcher la réalisation des objectifs de l’occupant. Mais la masse des Français se situe entre ces deux extrêmes, dans l’accommodation ou dans la résilience.
Il y a donc ce que nous appellerons « l’accommodation ». Le mot a été utilisé en premier lieu par l’historien Philippe Burrin qui en a donné une acception très large qui inclut les formes de collaboration. Or, on ne peut pas assimiler à la Collaboration tous les comportements qui relèvent d’une forme d’adaptation à la situation née de l’Occupation. La participation à la vie culturelle, l’acceptation par les entreprises des contrats allemands à défaut, sinon, de mettre la clé sous la porte, jusqu’aux cours d’allemand qui, sans surprise, connurent en 1941-1942 un grand succès, on voit bien qu’il s’agit d’adaptation, d’accommodation, mais pas de collaboration. Pour autant, la Collaboration stricto sensu trouve là un terrain favorable pour prospérer peu ou prou.
Plus massifs encore que ceux relevant de l’accommodation il y a les comportements que nous regroupons sous le nom de « résilience », ceux qui révèlent la capacité d’une société et d’individus à réagir aux coups qui leur sont portés et à se reconstruire. Qu’il s’agisse des propos antigouvernementaux lâchés dans les queues devant des magasins souvent vides, des manifestations de ménagères, des mouvements de grève pour exiger de meilleurs salaires, de l’écoute de la BBC ou des actions de solidarité compassionnelle en faveur des victimes de l’occupant et de Vichy, on reste le plus souvent en deçà de l’engagement résistant, même si le risque encouru n’est pas nul.
Ce ne sont pas non plus des positions figées une fois pour toutes : la « résilience » engloba une proportion croissante de la population. Ces formes de rejet, de distance, de refus, de fronde sont essentielles pour une Résistance qui trouve là un terreau favorable, de plus en plus favorable avec les années. Elles sont essentielles car elles participent à la reconstruction de l’identité sociale et nationale durant la guerre elle-même.
»

Les archives de l’épuration : une source exceptionnelle sur la Collaboration

En 1945 Philippe Pétain se rend lui-même tandis que Pierre Laval est livré par l’Espagne de Franco au gouvernement français. Ils sont l’objet de deux procès spectaculaires, condamnés à mort, gracié par le général de Gaulle pour le premier, fusillé pour le second. La Haute cour de justice, les cours de justice départementales, les chambres civiques et les tribunaux militaires ont ouvert environ 300 000 dossiers : ce chiffre témoigne de l’ampleur et de la diversité de la Collaboration. Les commissaires de l’exposition insistent sur le fait que ces procédures judiciaires sont une source essentielle pour appréhender la période de l’Occupation, notamment par les documents qu’elles ont pu rassembler au cours de saisies et de perquisitions effectuées chez des particuliers ou dans les divers organismes ayant fonctionné durant la période de la guerre. Ces documents, pour beaucoup encore non librement communicables au regard du Code du patrimoine, ont fait l’objet d’une ouverture par anticipation de la part du ministère de la Justice dans le cadre de cette exposition et de la publication qui l’accompagne.

Le livre de Thomas Fontaine et Denis Peschanski qui accompagne l’exposition

Un beau livre publié en coédition par Tallandier, le ministère de la Défense et les Archives nationales accompagne l’exposition. Si son contenu historique est évidemment le même que celui de l’exposition, le plan en est complètement différent. Alors que l’exposition a été construite sur une démarche thématique, que reprend le livret d’accompagnement du visiteur et que nous avons suivi ci-dessus, le livre suit, après une solide introduction qui expose les faits et concepts essentiels, un plan strictement chronologique.

Une approche strictement chronologique mais très diversifiée

La période 1940-1945 est découpée en six périodes qui sont la structure de l’ouvrage : le choix de la Collaboration (juin 1940-janvier 1941) ; la Collaboration, une priorité de François Darlan (février-juin 1941) ; le tournant de la guerre à l’Est (juillet 1941-mars 1942) ; le jeu de dupes (avril-novembre 1942) ; les Allemands passent à l’offensive, Vichy perd la main. (novembre 1942-décembre 1943) ; fin de partie (janvier 1944-avril 1945). Chaque période fait l’objet d’une introduction qui en présente les caractéristiques puis est construite selon une chronologie qui identifie des événements relatifs à tous les domaines de la Collaboration : politique, économique, culturel, militaire etc. Voici deux exemples, ceux de la première et de la dernière séquence chronologique.

Le choix de la Collaboration. Juin 1940-janvier 1941. Juin 1940. Les services allemands s’installent ; 10 juillet 1940. La naissance d’un État autoritaire ; 4 août 1940. L’échec du parti unique ; 13 août 1940. La première loi antimaçonnique ; septembre 1940. L’ouverture de l’institut allemand ; 3 octobre 1940. Les Juifs sont ciblés ; 24 octobre 1940. Montoire, le symbole de la collaboration d’État ; 30 octobre 1940. L’heure d’une Bretagne « national-socialiste » indépendante ? 4 novembre 1940. Un Montoire économique ? 13-14 décembre 1940. Pétain se sépare de Laval et provoque une crise majeure avec les Allemands. Le choix de Darlan ; 20 décembre 1940. Fernand De Brinon, l’ami d’Abetz, est le représentant de Vichy dans les territoires occupés ; 27 décembre 1940. Vichy livre aux nazis deux importants opposants allemands ; décembre 1940. Les débuts du « groupe Collaboration » ; 31 janvier 1941. L’assassinat du Père Noël, premier film produit par la Continental.

Fin de partie. Janvier 1944-avril 1945. 1er janvier 1944. Oberg impose Darnand à la tête des forces de l’ordre ; 6 janvier 1944. Philippe Henriot, la guerre par le verbe ; 10-11 janvier 1944. Vichy fournit les listes de Juifs français ; 20 janvier 1944. Les cours martiales, nouvelle justice d’exception ; 1er février 1944. Sieg Heil ! Les combattants de l’Europe nouvelle ; 21 février 1944. La traque de l’affiche rouge ; 12 mars 1944. La brigade nord-africaine, des truands contre la Résistance ; 1er avril 1944. Les Alliés sont ciblés ; 6 avril 1944. « Ils sont partout », le dessin politique au service de la collaboration ; 8 avril 1944. « Les miliciens dans le maquis savoyard », le front intérieur ; 16 avril 1944. La LVF recrute encore, sans succès ; 26 avril 1944. Au service de l’Atlantikwall ; 17 mai 1944. L’opération « Frühlingswind » (« Vent de printemps »), la livraison par Vichy des détenus politiques ; 6 juin 1944. Le débarquement de Normandie radicalise les « ultras » ; 7 juillet 1944. L’assassinat de Georges Mandel, symbole des exactions de la Milice ; 20 août 1944. Pétain quitte la scène politique et le pays ; 6 septembre 1944. Fernand de Brinon prend la main ; novembre 1944. « Notre honneur s’appelle fidélité » ; 6 janvier 1945. Le Comité de libération française. Doriot enfin au pouvoir ?

Un formidable recueil de documents

Chacun de ces divers événements est d’abord historiquement présenté, puis il est illustré par de nombreux documents, eux-mêmes analysés, expliqué et mis en perspective. C’est dans ces 600 documents (deux fois plus que ceux qui sont exposés) que résident l’intérêt, la richesse et la beauté du livre. Ils permettent au lecteur d’aborder les sources primaires de l’histoire, sous la conduite de deux historiens. Beaucoup sont inédits, extraits de dossiers d’archives publiques, mais aussi d’archives et de collections privées. Il s’agit de photographies, de documents diplomatiques ou politiques, de cartes de membres de partis politiques, de livres, de journaux, de tracts, de caricatures, d’affiches, de notes autographes. La qualité de reproduction est excellente. Feuilleter le livre ou consulter à l’écran ce formidable ensemble documentaire, c’est revoir autant de fois qu’on le veut l’exposition parisienne.

Sur la Collaboration, on pourra consulter aussi sur le site de la Cliothèque :

Dictionnaire de la Collaboration :
http://www.clio-cr.clionautes.org/dictionnaire-de-la-collaboration-collaborations-compromissions-contradictions.html#.VI6U_dKG_To]

Dictionnaire du français sous l’Occupation :
http://www.clio-cr.clionautes.org/dictionnaire-du-francais-sous-l-occupation-les-mots-de-la-resistance.html#.VI6VR9KG_To]

13 portraits de « Collabos » :
http://www.clio-cr.clionautes.org/les-collabos-treize-portraits-d-apres-les-archives-des-services.html#.VI6VrNKG_To]

Nous avons combattu pour Hitler :
http://www.clio-cr.clionautes.org/nous-avons-combattu-pour-hitler.html#.VI6V0dKG_To]

© Joël Drogland