Un magnifique album grand format (26,5 x 38) …

Ce jour-là, sur la plage, Hi’i Mona marche sur la plage. Quand une vague plus haute que les autres s’écrase sur les rochers, elle laisse derrière elle une forme sur le sable. Les vagues successives laissent apparaître le corps d’une jeune femme étendue.  Hi’i Mona voit son cœur s’enflammer pour cette femme d’une beauté inégalée. Elle accepte de vivre avec lui à la seule condition de ne jamais rien lui demander sur sa vie d’avant. Quelque temps plus tard, Tahiatemata donne naissance à un garçon, Poena’iki. La vie se déroule simplement, la mère et l’enfant imitant souvent la danse des oiseaux en riant aux éclats. Elle lui avoue une seule chose, venir de l’île du Nord de Nuku Hava, l’île d’en face, l’île rivale.

Dix années passent et les guerriers de l’île du Sud, Hiva Oa, décident une expédition sur Nuku Hava. Voilà l’occasion pour le jeune garçon de découvrir l’île de sa mère. Il se glisse dans la pirogue. A peine arrivés, voilà tous les guerriers tués et Poena’iki fait prisonnier pour être mangé. Alors jeté dans une fosse, il commence à chanter sa vie, sa famille et prononce un nom que personne sur cette île n’a le droit de dire. Celui de sa mère, celui de la sœur décédée du grand chef de la vallée. Le Grand Haka’iki est furieux, si le garçon est son neveu, il doit connaître le secret. Mais quel secret ?

…pour une magnifique histoire d’amour dans les Iles Marquises.

La danse de l'oiseauSur l’île du Sud, Tahiatemata entend les mots de son fils. Elle ne peut qu’avouer à son mari son ancienne vie. Elle est celle qui danse avec les oiseaux, celle que les anciens voulaient pour eux seuls. Son âme les a rejoint mais sur le chemin elle a vu Hi’i Moana. Sans enfant, elle ne voulait pas mourir, c’était trop tôt. Elle décide de lui enseigner cette danse qu’elle est la seule à connaître pour sauver son fils. Hi’i Moana part alors sur l’île d’en face et avec son fils exécutent cette danse, la danse de l’oiseau, le hakamanu. La paix est revenue entre les deux îles rivales et Tahiatemata est partie rejoindre les anciens.

Une légende disparue

Cette légende est longtemps restée secrète dans les Marquises. Jusqu’au jour où Lucien Kimitete (1952-2002) , chef de danse entend cette histoire et demande l’autorisation de la révéler. Cette danse oubliée pendant près d’un siècle est présentée pour la première fois en public en 1989 au premier festival des arts des Iles Marquises. Le hakamanu est la danse féminine emblématique de ces îles.

Céline Ripoll, conteuse du Pacifique, est une spécialiste de la Polynésie. Elle s’est donnée pour mission de transmettre les contes, les légendes, la poésie qui lui ont été transmis par les habitants de ces îles. « Alors que je cherchais une histoire bien précise, je me suis retrouvée à écouter durant des heures, en français, souvent en tahitien ou marquisien, une multitude de légendes, des bouts d’épopées, des mythes, des morceaux du chant de la création du monde. Ces paroles m’étaient données, je les écoutais, enregistrais, traduisais. Il ne m’apparait qu’aujourd’hui que l’on m’a donné bien plus; des trésors, la mémoire, le livre sacré, les racines d’un peuple, je suis entrée dans les codes d’une transmission orale. »

Mission accomplie avec cet ouvrage magnifique. Les textes sont très poétiques, très beaux et émouvants. Les illustrations d’Orane Sigal sont superbes de couleurs vives, franches et contrastées.

 

Le grand format du livre les met véritablement en valeur. De vrais tableaux.  Formée aux Arts décoratifs de Strasbourg en tant qu’illustratrice et autrice de BD, elle allie le dessin, la peinture et le collage. La forme et la couleur sont très présentes dans son travail.

 

A l’école, pour la lecture plaisir, pour un projet sur les 5 continents ou sur les contes et les légendes. Un bel objet à avoir dans sa bibliothèque.