Ce livre grand format retrace, à travers sept habitations, l’évolution de l’habitat et du mode de vie de la préhistoire à nos jours.

Nathalie Lescaille-Moulènes a déjà écrit de nombreux documentaires pour la jeunesse et notamment « Dans mon château fort ». Sébastien Plassard illustre ici son premier ouvrage pour la jeunesse. Il choisit des teintes pastel pour représenter ces habitats.

Un grand format pour découvrir les maisons

Dans une première page, l’auteure présente les sept périodes de l’histoire en joignant un exemple de maison à chaque fois. Ensuite, et pour chaque habitat, l’enfant trouve en haut à gauche le nom du bâtiment choisi, l’époque et un petit texte introductif. On a également des mots définis, précisés par un astérisque, avec un glossaire à la fin de l’ouvrage. Cet ouvrage offre donc un grand confort de lecture car, grâce à un système de rabats, on ouvre pour découvrir l’intérieur de la maison. Plusieurs paragraphes présentent l’habitat avec des numéros que l’on retrouve dans l’image. Le livre propose aussi, dès que c’est judicieux, d’inclure la maison dans son contexte, histoire d’ajouter de l’information. Sept exemples sont donc proposés du Paléolithique à aujourd’hui.

Pour l’information et contre les idées reçues

Au fil de la lecture, on apprend des points importants sur des aspects du quotidien. A l’époque des Gaulois par exemple, il n’y avait pas de fenêtres dans les maisons pour garder la chaleur. Les Gaulois étaient aussi un peuple raffiné : « en lin ou en laine, les habits sont décorés de rayures ou de carreaux ». Ils n’ont certes pas de salle de bains, mais ils se lavent les cheveux à l’eau de chaux. Au XVIII ème siècle les volets commencent à être posés à l’extérieur alors que jusqu’à maintenant ils étaient à l’intérieur. L’ouvrage rappelle également l’arrivée du confort moderne dans les maisons à partir des années 60.

Une histoire par thèmes

On peut imaginer d’aborder l’ouvrage par thèmes. On pourrait ainsi retracer l’histoire de l’hygiène. Au XV ème siècle, les eaux usées « s’écoulent par un conduit creusé dans le mur jusqu’à une ruelle servant d’égout ». Trois siècles plus tard, on apprend que, « en guise de WC, enfants et parents utilisent un pot en faïence ou une chaise percée qu’il faut vider à l’extérieur de la maison ». Pour le XIX ème siècle, l’auteure rappelle que la chasse d’eau fut un grand progrès. Il s’agit certes de grandes tendances, mais ces repères sont utiles. L’équipement de la maison peut aussi fournir un thème de lecture transversale.

De la cabane gauloise à l’échoppe de l’artisan

La cabane gauloise est abordée par sept rubriques qui parlent de la construction, de la position de la maison dans son contexte, de son équipement, et de ses éléments intérieurs. A cette époque, il y a une seule salle dans la maison et toute la vie s’organise autour du foyer. Le livre évoque ensuite le coin cuisine, ce qui est l’occasion de parler des pratiques culinaires des Gaulois ainsi que des instruments domestiques. L’alimentation est alors assez variée avec des galettes, des bouillies de céréales ou encore des fromages et du miel. A chaque fois, Nathalie Lescaille-Moulènes choisit d’inventer des personnages pour incarner la vie quotidienne. Ici, c’est Matugenus et Lituna et pour les années 60 il s’agit de Michel et Simone.
L’échoppe de l’artisan est choisie pour représenter le Moyen Age. On pénètre dans cet endroit grâce à Thibault et Blanche, un couple de tisserands. Le livre explique notamment la construction de la charpente de la maison. A cette époque, pas de fenêtre en verre, mais du parchemin huilé. Le dessin précise qu’à l’époque les boutiques étaient souvent signalées par une enseigne alors plus parlante pour le commun des mortels. On voit aussi l’encorbellement des maisons et l’intérieur comme à chaque fois.

Du XVIII ème siècle à aujourd’hui

Le livre décline ensuite d’autres exemples, comme la maison de marchand au siècle des Lumières, la riche demeure de la fin du XIX ème siècle, le pavillon des années 1960 et enfin la maison verte aujourd’hui. La limite de l’exercice est qu’il ne faut pas oublier les juxtapositions qui existent entre les époques, comme pour les deux dernières. De même, il s’agit à chaque fois d’un cas précis. C’est donc une sélection qui ne peut donc tout dire pour chaque période. Pour un usage pédagogique, on pourrait imaginer de donner des reproductions de ces maisons et d’utiliser les numéros comme autant de points d’accroche pour expliquer le quotidien des populations.

En à peine trente-six pages, voici un bel ouvrage à feuilleter, à explorer. Les enfants peuvent repérer de multiples détails dans les dessins de Sébastien Plassard.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.