Ce splendide ouvrage raconte l’histoire de Haize, une petite fille un peu lunaire qui traque la moindre trace de nature dans son environnement urbain habituel. Au détour d’une ancienne usine abandonnée, Haize se faufile dans la végétation dense des alentours et tombe sur une « maison de verre ».

L’édifice délaissé n’est autre qu’une serre où la luxuriante végétation a envahi l’espace. L’Eden découvert, Haize entreprend d’y revenir dès le lendemain pour y établir ses quartiers et étudier au calme les multiples arbres et plantes à sa disposition.

Une histoire d’amitié s’insère dans la chronologie lorsque Kimu, un jeune garçon du même âge, s’introduit dans l’enceinte et décide d’aider Haize à entretenir le précieux trésor jusqu’à ce que d’autres enfants se voient également invités pour également participer à l’embellissement.

Se rêvant au Japon ou sur l’Amazone, les enfants s’évadent ainsi du quotidien de leur ville qu’on comprend sans doute être française au vu de l’architecture et de l’origine basque des prénoms de Haize et Kimu révélée.

Les dessins sont magnifiques et la palette de couleurs très riche mais c’est sans conteste les pages ajourées et finement ciselées qui retiennent le regard et offrent des profondeurs invitant à l’évasion.

Un beau livre, fragile et délicat, qui servira les arts, les sciences du vivant et bien sûr la géographie au travers de la question de la place de la nature en ville…et qui, à titre personnel, n’est pas sans faire écho à la récente fermeture de la serre tropicale du jardin des plantes de Lille dans laquelle j’aimais également aller flâner.