De facto , Carpe diem  ou Dura lex sed lex , voici des expression latines qui ont traversé l’histoire. Zuzanna Kisielewska  présente les expressions latines, des plus célèbres entrées dans le vocabulaire commun aux moins connues dans Carpe diem! Edité par la Martinière jeunesse,  l’ouvrage est traduit du polonais.  Après une touchante introduction dans laquelle l’auteure fait référence à sa professeur de latin, les expressions sont regroupées autour de neuf thèmes différents : les citations célèbres, les devises, les bâtiments, les vérités de la vie, les bons conseils, la médecine, l’argent, le temps et la mort.

 

Historia est magistra vitae (l’histoire enseigne la vie)

Cet ouvrage présente plusieurs intérêts. D’une part, il explique l’origine des expressions latine en les recontextualisant.  Ainsi, dès les pages 10-11, la rivalité entre Pompée et César est expliquée avec l’expression Alea jacta est. Plus loin on apprend que  Pecunia non olet (l’argent n’a pas d’odeur) est une expression qui aurait été prononcée par l’empereur Vespasien lorsqu’il a voulu convaincre son fils Titus de la nécessaire instauration d‘une nouvelle taxe pour les tanneurs… qui collectaient l’urine pour assouplir les peaux ! (p. 86-87).  Des expressions médiévales sont également expliquées comme ora et labora, la célèbre règle des bénédictins.  Aux pages 26-27, l’ordre bénédictin est ainsi présenté avec sa règle en version intégrale : Oral et Labora et Lege, deus adest sine mora.

« Ave Caesar, morituri te salutant » : une mise au point historique instructive d’une expression reprise dans les films.

D’autre part, l’ouvrage de Zuzanna Kisielewska montre que ces expressions ne sont pas mortes mais bien réelles. Plusieurs devises latines sont aujourd’hui utilisées comme Semper Fidelis, abrégée en Semper Fi, devise des Marines américains (p. 28-29) ou Fiat Panis, devise de la FAO (p. 23). D’autres expressions sont aujourd’hui utilisées en étant traduites : veni vedi vici devient We came We saw he died dans la bouche d’Hillary Clinton après l’arrestation de Kadhafi et est traduit en anglais dans les paroles d’une chanson de Jay-Z.

Le latin, langue universelle

Le latin, langue morte ? Que dire alors des expressions latines entrées dans le langage courant comme modus vivendi, de facto, et caetera, nota bene, ou des locutions actuelles qui sont des traductions littérales comme les calendes grecques, l’objet du délit ?

Plusieurs exemples de locutions latines ornent des frontons, des arcades à Amsterdam, Copenhague, Munich voire des billets de banque (aux Etats-Unis,  p. 84-85).

« E pluribus unum », l’ancienne devise des Etats-Unis, avant d’être détrônée par « In god we trust » en 1956.

 

L’auteure étant polonaise, de nombreux exemples polonais sont présentés, ce qui donne une touche de « fraîcheur », de nouveauté au livre. En effet, l’ouvrage ne reprend pas les exemples italiens qui sont déjà présentés dans de nombreux autres ouvrages.

Post scriptum

Zuzanna Kisielewska réussit le pari de proposer un livre sur le latin à des jeunes lecteurs qui n’ont pas forcément suivi de cours de latin. La présentation colorée, les dessins d’Agata Dudek et Malgorzata Nowak qui agrémentent les explications, les explications historiques succinctes mais suffisantes, le tout avec un joli brin d’humour, voilà tous les ingrédients qui font de cet ouvrage une lecture à la fois plaisante et instructive. Un ouvrage à commander pour les tous CDI de collège et de lycée !