Les Clionautes connaissent bien les productions de l’éditeur pédagogique Génération 5 dont le catalogue extrêmement riche propose de très nombreuses ressources, à la fois logicielles et matérielles destinées aux pratiques dans les classes, de la maternelle au lycée, en passant par le cours primaire et le collège. Les derniers produits proposés qui concernent le collège et le lycée sont conformes aux précédentes productions, qui ont été analysé par la Cliothèque.
L’éditeur a parfaitement compris les limites des équipements numériques, d’un établissement à l’autre, et si les applications proposées sont consultables en ligne, intégrables dans les espaces numériques de travail, si tant est que ces usines à gaz fonctionnent vraiment quelque part, le socle de l’utilisation reste quand même le bon vieux DVD, installé sur un poste de travail, relié à un vidéoprojecteur.
Il faut être clair, les plates-formes d’intégration, basée sur des utilisations en ligne, ou déportées, avec des outils disponibles en téléchargement, induisent beaucoup trop de contraintes, à la fois technique et en temps, pour que leur utilisation se généralise. C’est le cas des manuels numériques de certains éditeurs.
Les produits de Génération 5 sont simples à utiliser, la prise en main est immédiate et les usages accessibles à tous les professeurs, même s’ils n’ont reçu aucune formation à l’utilisation des systèmes numériques.
Dans la pratique, cette « première guerre mondiale » proposée par cet éditeur installé à Chambéry, est tout à fait conforme aux programmes des classes de premières générales des lycées.
Le déroulement des différentes séquences proposées, de l’entrée en guerre par les systèmes d’alliance, au souvenir de cette guerre, s’appuie sur un ensemble de cartes et de documents, le plus souvent des photographies, parfaitement pertinent dans l’ensemble.
Peut-être aurait-il fallu, avant l’entrée en guerre dans les systèmes d’alliance, présenté, même rapidement, le début du siècle, et la domination de l’Europe sur le monde. On aurait pu imaginer quelques documents sur l’exposition universelle de 1900.
Parmi les choix qui nous sont apparus comme particulièrement pertinents, sur les 11 chapitres du DVD, en consacrer un à la révolution russe, est incontestablement une bonne idée.
De ce point de vue, encore une fois, l’éditeur a quand même permis à ses auteurs d’échapper à la Doxa dominante. Le génocide des Arméniens est par contre intégré au chapitre sur « les souffrances des civils ».
Dans les usages que nous pouvons en faire en classe, La capture d’écran ci-dessous est tout à fait représentative.
Le professeur dispose de toute une série d’outils de marquage extrêmement faciles d’accès, dont l’utilisation est fluide, puisqu’elle n’est pas a priori dépendante, de la bande passante, si l’on a choisi l’option en DVD physique.
Sur cette photographie aérienne des tranchées britanniques et allemandes, en Artois, on distingue bien, et on peut encore le marquer de façon plus visible, l’organisation des réseaux, et le no man’s land qui sépare les deux premières lignes.
Peut-être aurait-il fallu d’ailleurs compléter cette image par une échelle.
Nous apprécierons également le dernier chapitre de ce DVD, avec la première guerre mondiale vue par les artistes.
Pour la première fois, dans une présentation de ce type, on ne retrouve pas le triptyque d’Otto Dix, que nous avons le sentiment d’avoir vu trop de fois, mais des œuvres peu connues, comme celle d’un post-cubiste Roger de La Fresnaye, ou d’un peintre britannique comme Éric Kennington, qui nous paraît annoncer l’hyperréalisme.
Mais nous savons déjà, et depuis longtemps que l’intérêt pour l’histoire de l’art et la découverte d’œuvres originales, et une marque de fabrique de cet éditeur.
Au final, et après avoir présenté, mais surtout utilisé, la quasi-totalité des titres de la collection, je ne peux qu’en recommander l’acquisition et l’usage. Indépendamment de l’utilisation en pédagogie frontale, il est tout à fait possible, des lors que l’on dispose des moyens matériels de l’affaire, d’en faire l’utilisation avec un espace numérique de travail. Il est tout à fait possible par exemple, par le système des captures d’écran, d’envoyer ces documents sur les postes de travail des élèves, à partir d’un dossier partagé, qui peut ne pas être celui de l’ENT, pour pouvoir organiser une séquence en travail autonome ou en travail de groupe.
L’avantage des produits de cet éditeur est que ces derniers n’ont pas d’autre prétention que de proposer des ensembles documentaires, sans injonction d’aucune sorte, mais conformes aux programmes, que le professeur peut utiliser facilement, et sans, ce qui arrive trop souvent « se prendre la tête ».
Présentation de l’éditeur
- Des aspects très variés de la Première Guerre mondiale sont abordés ici, à commencer par son caractère nouveau de « guerre totale », caractérisée par une violence de masse.
- Après avoir présenté l’entrée en guerre par le système des alliances, les documents illustrent les grandes phases de la guerre. On s’attache particulièrement à la vie dramatique des poilus dans les tranchées, sans oublier les souffrances des civils ou encore la propagande et la mobilisation des esprits.
- C’est dans ce contexte que le génocide des Arméniens et la révolution russe sont abordés.
- Un chapitre est consacré à la perception de la guerre par les artistes, peintres notamment.