Le point de départ de la question de Palestine est, selon l’auteur, à trouver dans un double mouvement : celui de l’émancipation des juifs d’Europe, et des aspirations à celle-ci des juifs d’Europe Orientale et en même temps, sous les coups des puissances Européennes.
Livre I : l’Europe démiurgique et l’orient en transformation.
la formule choc contenue dans le titre du livre 1, résume bien ce mouvement qui amène les juifs d’Europe a redécouvrir l’usage de l’hébreu, et, dans la lignée de ceux que l’on appelle les austro-marxistes, à mettre en avant une affirmation nationale que l’on ne qualifie pas encore d’identitaire. Très tôt la question du territoire national se pose, la Palestine ottomane suscite les convoitise que l’on imagine.
La personnalité de Théodor Herzl, la naissance du sionisme politique sont traitées de façon très détaillée. Le rôle des puissances européennes également, avec ce jeu très ambigu et paradoxal de la diplomatie allemande cherchant à instrumentaliser les premières colonies de peuplement juives en Palestine comme relais de la diplomatie du deuxième Reich.
La question de Palestine aurait pu rester un épisode de l’histoire intérieure de l’Empire Ottoman, et de ses relations avec des mouvements sionistes d’obédiences diverses sans l’irruption d’un double phénomène : la révolution Jeune Turque dans l’Empire et la naissance de la question arabe.
Livre II Naissance de la Palestine mandataire
Cette partie de l’ouvrage traite de questions plus connues que les précédentes. Le rôle des grandes puissances, l’effondrement de l’Empire Ottoman, l’action des mouvements sionistes conduisant à la déclaration Balfour, sont très précisément expliqués, sans qu’il y ait de renouvellement de la problématique de la question.
Toutefois, dans le chapitre 12, traitant des incertitudes les autorités d’occupation en Palestine à la fin de la guerre de 1914-1918, l’impact de la diffusion du protocole des sages de Sion, ce pamphlet antisémite diffusé par la police secrète du Tsar, est évoqué. Il semblerait qu’une partie du personnel du foreign office ait pris ce faux historique pour argent comptant et n’ait fait preuve à partir de cet instant de ce que Henry Laurens appelle une arabophilie paternaliste.
Dans un second temps, l’impact de la Révolution bolchévique est évoqué également, Lord Balfour disant explicitement que le sionisme serait le meilleur antidote au bolchévisme. Le premier mai 1921, les émeutes de Jaffa pendant lesquelles une manifestations d’ouvrier socialistes juifs est violemment réprimée par les Britanniques. La population arabe se joint à la police, s’en prenant indistinctement à tout ce qui est juif. Du coup, lorsque les Britanniques s’interposent, les émeutes prennent un tour anti britannique.
Le dernier chapitre qui clôt le premier tome est intitulé l’impossible conciliation. Il s’agit pourtant d’une présentation des tentatives de la puissance mandataire de désamorcer le conflit. Le titre est bien prémonitoire pour annoncer les deux volumes suivants…