Cet été, La Revue Dessinée choisit de parler d’actualité à travers la question de la surveillance lors des Jeux olympiques, mais elle évoque aussi la chaleur et ses conséquences, notamment dans le monde du travail.

Tout est sous contrôle : Paris 2024

Milipol est un des grands salons au monde en matière de sécurité intérieure. Le mariage entre sécurité et compétition olympique n’est pas nouveau comme le montre notamment l’olympiade de 2012. Les technologies sont souvent testées lors de grands évènements. Pour la première fois, la cérémonie de 2024 n’a pas eu lieu dans un stade ce qui posait de nouveaux défis en terme de sécurité. On assiste à une militarisation de l’espace public. Les caméras se multiplient et on en trouve en dehors des grandes villes comme le prouve l’exemple de Chateauroux. Le reportage donne la parole également aux citoyens qui s’inquiètent de ce type de pratiques. Martin Drago, membre de la Quadrature du Net, craint que si l’expérience est jugée concluante, celle-ci demeure. C’est ce que l’on appelle l’effet cliquet. La double page finale donne un certain nombre de chiffres de référence : 25 000 policiers et gendarmes venus de plus de trente pays assistent les forces de l’ordre française pendant les Jeux Olympiques.

Ok Kate et Tim ?

« La sémantique, c’est élastique » dévoile au lecteur la signification du ok ou okay puisque l’on peut écrire les deux. Plusieurs explications sont possibles pour expliquer l’origine de cette abréviation. Parmi elles, on peut remonter à 1840 qui consacre l’avènement du ok avec la campagne du président américain sortant Martin van Buren.

« Face B » est dédiée à Kate Bush. Cette artiste, rétive aux feux de la rampe, a publié son premier album en 1978. Elle fut la première à utiliser un micro sans fil pour pouvoir chanter en dansant. Qualifiée parfois de «  sorcière du son », elle a connu un retour en célébrité avec l’utilisation d’un de ses titres par la série « Stranger things ».

« La revue des cinés » est consacrée à «  La dernière marche », un film de Tim Robbins sorti dans les années 90. A cette époque, un condamné était exécuté chaque semaine. Ce n’est pas le seul film, loin de là, sur la peine capitale.

Les 3 B : baiser, Barkhane et Boxe

« Instantané » flashe sur le baiser à la russe tandis que « Droit de suite » propose un bilan de l’opération Barkhane déclenchée par la France en 2013. Prévue pour être brève, elle aura duré dix ans. Après l’historique, Sophie Douce et Yann le Bec dressent le bilan de cette opération avec au total une présence française rejetée.

Côté sport, la rubrique «  Mi temps » s’intéresse à une pratique qui peut sembler étrange : le chess boxing. Toutes les étapes d’une telle compétition sont expliquées.

Marseille : mères en pleine tempête

Justine Rodier et Paul Rey se penchent sur la question des règlements de compte dans la cité phocéenne. Sofiane est guetteur et sa mère s’inquiète. Peu à peu, il devient violent. Elle élève seule son fils puisque son père est parti quand il était petit. On voit la spirale qui conduit Sofiane à être arrêté puis condamné. Le reportage parle des points de deal. Magda Jouini, administratrice du collectif « Front de mères » tient à dire que l’Etat cible les parents pour ne pas affronter ses failles.

Villes, chaleur et avenir

Un premier reportage, « Canicule », montre que pour les citadins, la canicule est en passe de devenir l’ennemi public numéro un. Le reportage rappelle le choc qu’a constitué l’épisode de 2003. Les villes sont vulnérables. A Paris, le zinc recouvre plus de 100 000 toitures soit 80 % d’entre elles. Ce matériau se transforme en plaque de cuisson dès que la température augmente. Des initiatives existent comme des terrasses végétalisées. Le reportage explique le phénomène du dôme de chaleur. Alexandre Florian, ingénieur de métier et spécialiste du climat, intervient pour aider à la prise de conscience de cette nouvelle réalité. Les arbres vont jouer un rôle grandissant dans le maintien d’une température vivable en zone urbaine. Le choix des essences sera aussi déterminant.

Une deuxième enquête « La condition urbaine » parle des rivières enfouies. Des kilomètres de cours d’eau sont enterrés sous des tonnes de bitume. Entre 1945 et 1975, les enfouissements de rivières ont été très nombreux en France comme la suite logique d’un mouvement de maitrise de l’eau entamé bien plus tôt.

Une troisième approche se focalise sur les travailleurs qui exercent leur métier sous un soleil de plomb. Les travailleurs qui réalisent des tâches physiques comme les vendangeurs sont les plus exposés aux dangers de la chaleur. Le reportage pointe le fait que beaucoup de ces morts sont invisibles.

Microbes

Le médecin hongrois Ignace Semmelweiss est au XIX ème siècle le premier à faire le lien entre microbes, infection et lavage des mains. A l’époque, personne ne lui accorde de crédit. La maladie de Crohn est évoquée mais il faut avoir une vision plus large des microbes. Le biologiste Marc-André Sélosse explique que tout ce qu’on mange est bourré de microbes et que tous participent au microbiote. Pendant longtemps, les microbes ont eu mauvaise réputation. La fracture date des années 1850. Pendant plus d’un siècle, l’industrialisation va s’efforcer de tout aseptiser se livrant à une véritable chasse aux microbes. Il faut faire la différence entre hygiène et propreté. La double page finale revient d’ailleurs sur l’histoire de l’hygiène.

Dans la prochaine livraison, La Revue Dessinée proposera un portrait du PDG Rodolphe Saadé, évoquera la montée de la mer en Normandie et posera la question de la fabrique du vide concernant l’information.