Dans son édito, La Revue Dessine souligne qu’à force d’enfler, certains ne se rendent plus compte que les autres étouffent.

La méthode SOS

Ce reportage se penche sur le fonctionnement et les méthodes du groupe « SOS » et de son fondateur M Borello. A la tête de 750 établissements, ce petit poisson est devenu un prédateur qui dévore tout sur son passage dans une quête effrénée de rentabilité. Tout cela se fait souvent au détriment de ses salarié et de ses usagers. Pour illustrer cela, les auteurs montrent le cas d’un centre situé vers Nevers qui accueille des mineurs et des jeunes adultes confiés par le juge ou l’ASE. Le groupe « SOS » est la première entreprise sociale d’Europe et elle s’occupe de 2 millions de bénéficiaires. Sa stratégie est de reprendre des structures en difficulté et de récupérer ainsi de « nouveaux marchés ». Finalement, leur ligne est de gérer l’argent public comme une entreprise privée pour le compte du service public. Le groupe travaille beaucoup sur son image. Il est pourtant poursuivi aux prudhommes avec quelques témoignages qui font froid dans le dos. Le reportage souligne aussi les pratiques de pantouflage et les trajectoires croisées entre privé et public. Il faut savoir enfin que le groupe gère actuellement 70 ehpad et qu’il compte s’investir à présent dans le marché de la transition écologique.

Veni, vidi, Vinci

Ce reportage dénonce une autre entreprise qui grossit toujours plus mais au profit de quelques-uns seulement. Depuis 2006, le groupe Vinci a ajouté aux autoroutes les aéroports. Celui de Lyon a été transformé en véritable machine à cash. Depuis 2016, on estime que 10 % des passagers aériens transitent en France par un aéroport géré par Vinci. Le groupe distribue des dizaines de millions d’euros à ses actionnaires. Des salariés du groupe témoignent pour dénoncer ses pratiques : moins de pompiers par exemple et des baisses d’effectifs. Le groupe privé utilise aussi de l’argent des collectivités territoriales et cherche même à faire du cash avec les aéroclubs locaux.

Sémantique : les abréviations

Les abréviations existent depuis que l’écriture existe. Les scribes les utilisaient déjà pour économiser les parchemins qui coûtaient chers. Avec la Révolution française, se développe la sténographie pour pouvoir suivre la fièvre des discours. Le lecteur en saura plus sur les «  x » en fin de certains mots et verra que la contrainte technique crée les abréviations. En tout cas, toutes ces abréviations sont aussi le le signe d’une langue qui vit.

Répression : un langage universel

Le maintien de l’ordre à la française s’est attiré les foudres des défenseurs des droits humains. De façon globale, Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies, livre son analyse sur les façons de faire taire les opposants à travers le monde.  Parfois, certaines actions sont déclarées illégales, comme en Australie qui sanctionne lourdement les actions de blocage ou d’occupation. Dans d’autres pays, on peut constater une dérive qui consiste à utiliser des lois qui n’ont rien à voir avec la réglementation des manifestations. Pour faire passer la répression, une stratégie courante consiste à stigmatiser le mouvement auprès du grand public. La France n’est évidemment pas le pire pays au monde, mais cela ne veut pas dire non plus que la situation est bonne pour autant.

Cinéma, loi, sport et termites !

« La revue des cinés » évoque un film de Léos Carax, «  Holy motors », film singulier qui suit les pérégrinations de M Oscar dans Paris. Au fur et à mesure du film tous les genres sont explorés.

« Au nom de la loi » s’intéresse à la question de la congélation des ovocytes et des questions que cela pose.

« Instantané » revient sur un cliché qui montre le rapatriement des enfants nés de soldats étatsuniens et d’orphelins en cours d’adoption au moment de la guerre du Vietnam.

« Mi-temps » se penche sur le biathlon, ce sport inspiré de la chasse scandinave où on a besoin de muscles et de nerfs. Armés de carabines de 3,5 à 6 kilogrammes, des champions comme Martin Fourcade ont souvent permis à la France de briller.

Dans « l’effet domino », Cécile Cazenave et Malijo s’intéressent aux termites. Saviez-vous qu’en biomasse, il y a 25 fois plus de termites que de mammifères sur Terre ? Avec un réchauffement de un degré, la surface favorable à leur installation est multipliée par 4 000. Enfin, les reines les plus prolifiques peuvent pondre jusqu’à 15 millions d’oeufs par an.

Le choc des cultures : à propos du remembrement

Depuis 1950, 70 % du linéaire des haies ont disparu des bocages français. Plus de 50 ans après le début du remembrement, des voix commencent à s’exprimer pour dénoncer cette pratique. Les auteurs croisent les approches avec des historiens, des géographes, des témoignages et des enquêtes de terrain. On remonte au début des années 1950  dans une commune du Morbihan pour explorer comment les choses se sont alors déroulées. Cette politique a été une opération largement subventionnée par l’Etat. Elle a déclenché aussi des manifestations importantes. Des CRS ont été à demeure dans la commune concernée pendant plus de deux ans.

Le nucléaire

Le reportage s’intéresse au point particulier de la sous-traitance et de la sécurité. Il mentionne un exemple d’accident survenu en 2016. On constate qu’il y a souvent des travaux colossaux à réaliser et qui prennent donc du temps. Seulement, aujourd’hui ,tout est tellement divisé qu’en cas de pépin, « on cherche les clés du camion et on ne les trouve pas ». En quelques années, on a assisté à une explosion de la sous-traitance. Le changement d’organisation qui conduit les agents EDF à passer du faire au faire faire s’amorce au début des années 90. Ces réorganisations du travail permettent également de contrer la puissance syndicale. Il faut savoir qu’une centrale à l’arrêt coûte 1 million d’euros par jour et que tout est fait pour réduire les temps d’interruption.

Dans le prochain numéro, la Revue Dessinée se penchera sur les pompes funèbres, véritables planches à billets, sur l’invention du vaccin, mais également sur « les vautours du crédit ».