Topo numéro 40 enquête sur les prisons en France, nous fait réfléchir sur le Darfour ou sur les panneaux lumineux dans nos villes tout en nous faisant mieux connaitre un artiste comme Ai Weiwei.

Au coeur de la haine

Ce reportage est consacré aux rixes de quartiers en prenant l’exemple de  Garges-les- Gonesse. Il choisit de suivre trois étudiants qui ont choisi de créer il y a quelques années une association qui a pour but de prévenir les rixes. Eux-mêmes faisaient partie d’une bande lorsqu’ils avaient entre 13 et 16 ans. Il faut d’abord se souvenir que les rixes ne sont pas un phénomène nouveau mais elles provoquent toujours un emballement médiatique, même s’il est souvent passager. On peut noter tout de même que les réseaux sociaux ont renforcé le phénomène avec la question de la réputation et leur immédiateté. Il faut une politique ambitieuse de prévention et on ne peut que constater jusque là que manquent des éducateurs spécialisées de prévention. Enfin, il est indispensable de prévoir des activités pendant le temps périscolaire ou les vacances.

Question de génération

Chaque génération considère qu’elle écoutait de la bonne musique au contraire de ce qui passe actuellement. C’est Orelsan qui a bien pointé ce phénomène dans l’une de ses chansons. Le fossé générationnel existe mais il peut aussi être un argument pour promouvoir un nouveau groupe. En 1962, le lancement des Rolling Stones s’était fait autour de ce slogan : «  Laisseriez-vous votre soeur sortir avec un Rolling Stone » ? Depuis, le cachet Explicit lyrics a pu avoir aussi cette fonction d’attirer le regard sur un chanteur. Ce qui est sûr aussi c’est que les genres musicaux évoluent et parler de rap au singulier n’a pas vraiment de sens.

« Ok boomer » parle du manga qui loin d’être un genre mineur s’est imposé comme un art populaire majeur même s’il fait l’objet de considérations différentes par certains.

A travers le monde : femmes iraniennes et Lula

L’arrêt sur image porte sur l’Iran et sur le port du voile. « Tête à tête » brosse le portait du nouveau président brésilien Lula. Il est revenu au pouvoir douze ans après l’avoir quitté. L’itinéraire de cet enfant qui a appris à lire à dix ans, est devenu ouvrier métallurgiste à quatorze ans, n’est pas banal. Sous ses deux premiers mandats, 30 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté mais, dans le même temps, les millionnaires se sont aussi enrichis. Il a été aussi condamné pour corruption et blanchiment et emprisonné. Il n’a été élu l’an dernier que de justesse face à Bolsonaro.

Sous-cheffe électricienne

Camille Houguenague nous fait découvrir le parcours qui l’a menée jusqu’à ce métier. L’éclairage est un élément essentiel, quel que soit le type de film considéré. Il y a un avant-film, puis le tournage et enfin les rendus. Depuis dix ans, de plus en plus de femmes occupent cette fonction. Elle nous raconte ses bons et mauvais souvenirs de tournage.

Clair et net : Wikipedia

Lorsqu’elle apparait en 2001, l’encyclopédie Wikipedia s’attire les remarques acerbes autour notamment de sa fiabilité. Que constate-t-on, vingt ans après ? Tout d’abord elle est devenue indispensable à beaucoup. De plus, ce projet non lucratif n’hésite pas à souligner ses propres limites. Enfin, Wikipedia est géré comme une mini démocratie avec des correcteurs attentifs et des procédures efficaces pour éviter la pollution de ses pages par de fausses informations.

Pourquoi y a-t-il des prisons en France ?

C’est le premier épisode d’un reportage appelé à se prolonger dans le prochain numéro. Aujourd’hui, les juges sont de plus en plus sévères et les sanctions de plus en plus dures. En même temps, on dit que les prisons sont couteuses, inefficaces, inégalitaires et violentes. La prison doit aussi être envisagée sous deux angles : la répression et la réinsertion. Aujourd’hui, plus de 18 000 personnes attendent en France d’être jugées dans des maisons d’arrêt. Le reportage montre l’action de Karim Moktari, ancien détenu,  qui est devenu directeur de l’association 100 murs qui développe son action autour de la réinsertion. 

Le Darfour, première guerre climatique ?

Cette région du Soudan, grande comme la France mais peuplée de seulement 9 millions d’habitants, a été sous le feu des projecteurs médiatiques entre 2004 et 2007. Loin de se concentrer uniquement sur ce moment, Jérôme Tubiana et Alexandre Franc montrent l’histoire de ce territoire à travers ses habitants. Le reportage mélange dessins et photographies donnant encore plus de réalité à ce qu’il décrit. On suit Abderrahim Mohammedou qui raconte comment lui et les siens ont migré vers le sud pour fuir l’avancée inexorable du désert du Sahara. Dans ce pays qui est une mosaïque ethnique, le dérèglement climatique a conduit au fait que les nomades se sont mis en route plus tôt dans l’année, ce qui a provoqué des conflits avec les agriculteurs sédentaires. Ajoutez à cela le rôle du président Bachir qui a engagé certains de ces nomades pour en faire des milices armées et vous obtenez un conflit qui s’est traduit notamment par la destruction de villages du sud autrefois prospères.

l’Assommoir

Dans le coin lecture, Aurélie Palud et Joseph Falzon s’intéressent à un classique de la littérature : « L’Assommoir ». Rappelons que le terme désignait un cabaret dans lequel les ouvriers venaient boire un alcool si fort qu’ils en étaient assommés. Les auteurs retracent le pitch et quelques épisodes de ce roman qui se déroule à Paris à la fin du XIXème siècle. Il faut mesurer que lorsque Zola écrit ce livre, il met en avant le monde ouvrier alors que jusque-là c’était plutôt les bourgeois et les aristocrates qui faisaient l’objet de romans.

L’art du recyclage

Les jeux vidéo sont passés maitres pour décliner sous de multiples formes un succès. Une franchise c’est un peu comme une marque de jeu vidéo. Pour les éditeurs, sortir un numéro 2, 3 ou 4 d’un titre à succès comporte bien des avantages. C’est moins cher et ça se vend bien. Parmi les autres techniques, il y a celle du spin-off ou encore du crossover qui voit se mélanger les personnages de deux succès différents. Il ne faudrait pas oublier pourtant de donner sa chance aussi à de nouveaux jeux.

Ai Weiwei

C’est l’artiste chinois le plus connu au niveau international. Tour à tour photographe, plasticien ou architecte, le personnage n’est pas des plus faciles à cerner. Après avoir connu les camps de rééducation, il part vivre à New York. Sa photographie de doigt d’honneur prise sur la place Tiananmen en 1993 fait beaucoup parler et quinze ans plus tard il collabore avec les autorités pour les jeux olympiques de Pékin. L’idylle est de courte durée en raison de sa dénonciation des massacres de 1989. Arrêté, il est accusé d’évasion fiscale. Son travail se poursuit aujourd’hui au Portugal où il vit.

Le numéro 41 prolongera donc l’enquête sur les prisons françaises et se penchera sur le métier de commissaire d’exposition.