– Farid Benhammou, agrégé et docteur en géographie. Enseignant de géopolitique et de géographie en classes préparatoires au lycée Camille-Guérin à Poitiers. Il est chercheur au Laboratoire Ruralités à l’université de Poitiers.
– Alexandra Monot, professeur agrégée en géographie à l’université de Strasbourg et docteur. Ses recherches portent sur le développement durable, les loisirs périurbains et la géographie économique.
– Franck Paris, professeur agrégé en géographie et enseignant en classes préparatoires. Il travaille sur la notion d’habiter et sur les îles tropicales.
– Dominique Roquet, agrégée et docteur en géographie. Elle a travaillé et vécu dans plusieurs pays africains et enseigné en classes préparatoires. Sa thèse et ses travaux de recherche portent sur le monde paysan et la géographie de la santé au Sénégal.
– Antonin Tisseron, consultant international et chercheur associé à l’institut Tomas More (Paris) et au GRIP (Bruxelles).
L’ouvrage est divisé 3 parties appelées successivement « Comprendre », « Rechercher » et « S’entraîner ». Ces différentes parties sont elles-mêmes divisées en plusieurs chapitres. Chaque partie est composée d’une courte page d’introduction. La lecture de cet ouvrage est fluide, mais les chapitres ne sont pas clairement indiqués. Pour savoir que l’on passe d’un chapitre à un autre, il faut se référer au sommaire ; les titres au fil de l’ouvrage ne suffisant pas toujours. Malgré cela, on se laisse porter par la lecture car l’ouvrage est agréable et clair à lire.
Le livre est ponctué de cartes, de photographies, de tableaux de statistiques, de schémas et de croquis : éléments essentiels pour spatialiser le sujet (et rendre attractif le livre) !
La 1ère partie « Comprendre » débute en rappelant l’introduction du volume de la Géographie universelle consacré aux Afriques au sud du Sahara (1994) ; les difficultés auxquelles la majorité continent africain est confrontée. « Le continent connaît, dans la douleur, le malheur, les conflits, des mutations profondes. », se pose alors cette question : « Qu’en est-il près d’une génération plus tard ? »
La question au programme des concours externes de l’enseignement est expliquée dans les pages suivantes. Tout d’abord il s’agit de définir les mots-clés de l’intitulé de la question (Sahara, les limites spatiales externes liées à la pluviométrie, à la végétation, à l’hydrographie ; mais aussi des limites internes). Il est important de relever cette phrase : « l’essentiel dans les épreuves, tant écrites qu’orales, sera de discuter des limites spatiales du sujet en s’appuyant sur des critères précis, afin de proposer une délimitation la plus appropriée possible au sujet donné. » (page 15)
Les auteurs précisent les thèmes principaux que les étudiants au concours devront maîtriser : les mutations sociales économiques et territoriales, unité et différenciation au sein de cet espace africain, l’environnement et ses évolutions, les recompositions politiques et géopolitiques en cours.
La première partie propose un élément important qui est la place de l’espace africain au programme dans la géographie française : cette partie est scindée en plusieurs sous-parties qui permettent une lecture claire et assez aisée. Tout d’abord est abordé un temps sur la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1930 notamment par la colonisation, puis un temps « entre maintien et évolutions » du vidalisme. Il faut souligner qu’il y a une évolution de la pensée géographique et non une rupture concernant les travaux sur les Afriques, il y a également la prise en compte des indépendances des Etats africains dans la deuxième moitié du XXe siècle qui, sans bousculer les travaux de recherche, modifie leur approche en s’associant avec des universitaires locaux mais aussi en allant enseigner et exercer leurs travaux de recherche dans le pays concerné. Par ailleurs, des équipes de recherche se spécialisent et amènent à la création de laboratoires marqués par une régionalisation. Exemples : l’université de Tours est tournée vers l’Afrique du Nord, Bordeaux III est liée au monde tropical et se consacre au Sahel…Peu à peu on arrive à un espace géographique expliqué par la religion et d’autres traits culturels, laissant la géographie vidalienne de côté. Progressivement, le glissement vers la géographie sociale dans les années 60/70 ouvre la voie à des travaux sur les groupes sociaux et leur pratique des lieux, leur ressenti face aux réalités spatiales. Dernière évolution avec la géopolitique (Y. Lacoste).
La dernière sous-partie de la première partie « Comprendre » concerne l’intitulé de la question dans les programmes scolaires : élément que tout candidat doit maîtriser aussi bien pour les écrits que les oraux. Elle est alimentée par des extraits de la fiche Eduscol, d’un tableau faisant la synthèse du programme par niveau avec thèmes et notions/vocabulaire à mobiliser. De plus, les compétences pour chaque niveau que doivent maîtriser les élèves sont listés.
La 1ère partie se termine par 5 pages de bibliographie qui sont utiles pour quiconque souhaite approfondir sa lecture. Les auteurs indiquent que le Bréal est conçu (au même titre que l’Atlande) comme une entrée dans la question de programme (mettre en place les idées, vocabulaire et connaissances de base à acquérir), ils renvoient vers les ouvrages Armand Colin et Dunod qualifiés de « plus complets et [devant] permettre une approche plus approfondie de la question et sont davantage à destination des agrégatifs ».
La deuxième partie intitulée « Rechercher » constitue le cœur de l’ouvrage avec près de 200 pages. Une courte demi-page est consacrée à quelques définitions, donnant alors aux candidats une indication claire et concise de ce qu’il faut retenir. Néanmoins, on retrouve régulièrement des points de définition ce qui n’est pas négligeable. Tout au long de notre lecture, des explications de mots sont faites, des définitions précises sont données et des renvois sont faits à différentes parties de l’ouvrage, ceci permettant un jonglage facile à effectuer pour retrouver des informations.
L’hydropolitique est une notion introduite qu’il faut retenir pour comprendre la région d’étude.
Cette longue partie se termine par une bibliographie assez riche « pour aller plus loin ».
La dernière partie « S’entraîner » a pour but de confronter les candidats à des sujets de la question ; une partie qui commence par des conseils méthodologiques et qui se poursuit par un sujet corrigé. Ainsi les candidats peuvent s’entraîner au sujet proposé, et revenir lire le livre pour voir comment traiter la question de façon méthodologique (étape par étape dans une introduction avec la définition des termes du sujet etc). Un plan détaillé est proposé et se termine par un croquis de synthèse. Ceci répondant alors aux exigences du concours. Il est intéressant de trouver à la suite de cet exercice une bibliographie d’ouvrages de méthodologie.
Un autre sujet est proposé pour l’exercice du commentaire de documents, correspondant en tout point à l’épreuve. Suite aux conseils et aux 6 documents est proposé le corrigé avec la problématique, un plan détaillé pour répondre à la première partie de l’épreuve ; puis est proposée la correction de la deuxième partie de l’épreuve (exploitation adaptée) avec une production graphique justifiée.
Pour conclure, l’ouvrage correspond entièrement aux attentes de tout candidat aux concours de l’enseignement. Le propos est clair, facile à lire, bien structuré et avec des définitions courtes et précises ainsi que des documents qui ponctuent l’ouvrage de façon bienvenue ; deux sujets pour s’entraîner aux épreuves de l’écrit des concours, une riche bibliographie : cet ouvrage rempli pleinement sa mission !
Cependant, une nuance est à apporter : malgré le fait que l’ouvrage réponde aux objectifs donnés par ses auteurs, nous pouvons regretter l’absence d’un chapitre traitant des migrations. Un thème pourtant essentiel dans la région étudiée. Une lecture à compléter donc (comme le précisent les auteurs) par les ouvrages des autres éditions.