Un profond sentiment de nostalgie saisit le lecteur tout au long du livre, que vient encore renforcer les illustrations de Zaü, au pinceau. Après une tempête, une petite fille de six ans et ses parents trouvent refuge chez une vieille tante.
C’est l’occasion d’une rencontre entre deux générations : celle qui ne connaît que la Chine moderne, et celle qui a connu l’établissement et le renforcement du régime communiste. Zaü a d’ailleurs placé des dessins rappelant cette époque : une image officielle, destinée à être affichée dans toutes les habitations ; un spectacle avec des jeunes filles membres d’une organisation de jeunesse…
La tante aime à se trouver sous un sophora, un arbre qui tient également le rôle d’un témoin de l’évolution des temps, et notamment de l’urbanisation effrénée. Il est aussi le témoin du passé personnelle de la tante. Celle-ci meurt, peu après la destruction complète du parc, mais les deux subsistent dans l’esprit de la jeune fille devenue adulte.L’Arbre de Tata a vocation à se retrouver dans n’importe quelle culture, tant son thème est universel et intemporel. Il invite également à une réflexion sur la pérennité des choses et des personnes : n’existent-ils que sous une forme matérielle ?

L’album pourra alors servir aussi en géographie, pour montrer l’évolution de la Chine contemporaine, confrontée à son passé. Il pourra aussi être utile dans le cadre d’une réflexion philosophique en primaire.

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Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes