Le petit ouvrage qui est l’objet de la présente chronique n’est pas une nouveauté mais une trouvaille heureuse dans un « bac » de soldeur.
Qu Lan, illustratrice de métier, a adapté la légende du maneki-neko dans une petite publication destinée à la jeunesse.
Le maneki-neko, c’est le fameux chat porte-bonheur, à la patte dressée à hauteur d’oreille, que l’on trouve à foison dans de nombreux magasins, son avatar le plus commun étant une représentation dorée particulièrement kitch.
Le petit chat est d’origine japonaise et, dans le récit de Qu Lan, il arbore un superbe pelage blanc et répond au nom de Tama ( à titre d’anecdote, c’était également le nom d’un chat élevé au rang de chef de gare dans le Japon contemporain). Le petit félin est l’animal de compagnie d’un jeune homme nommé Echigoya. Issu d’une famille noble, il est le propriétaire, en pleine période féodale, d’ateliers de teinture particulièrement prospères. Las, Echigoya est un dilettante patenté et il refuse toute forme de travail, son seul plaisir étant de s’occuper de son chat. Ses affaires périclitent rapidement mais sans que cela ne provoque d’inquiétude chez lui car, dit-il à la seule servante qui lui tienne encore compagnie, son chat est doté d’un pouvoir particulier selon la légende : il est à même de lui ramener un trésor. Ruiné, Echigoya demande à son chat de l’aider une première fois et le dévoué félin lui ramène un koban (une pièce en or). Au lieu de profiter de cette opportunité pour se ressaisir, Echigoya dilapide tout son argent dans une salle de jeu et compte sur son chat, une nouvelle fois, pour continuer à mener sa vie dissolue. Lorsqu’il sollicite une deuxième fois son animal, c’est un Tama bien affaibli qui part en quête d’un nouveau trésor…
Superbement illustré, Le chat bonheur est un récit émouvant s’adressant aussi bien aux jeunes lecteurs qu’à un public plus averti.
Grégoire Masson