Anniversaire oblige, le présent volume de la collection concerne l’alunissage du module de la mission Apollo XI, en juillet 1969. Plutôt qu’un simple récit de l’expédition, les auteurs expliquent en quoi la Lune constitue un intérêt pour les humains, spécifiquement au tournant du XIX et du XXe siècle. L’industrialisation et les progrès des transports ont rapetissé la géographie de la Terre : la curiosité humaine se porte vers l’espace. On regrette d’ailleurs que n’aient pas été abordés les initiatives qui, très tôt, ont jeté les bases de l’aérospatial : rien sur Robert Esnault-Pelterie, par exemple, qui après avoir donné à l’aviation des outils indispensables (l’aileron, le palonnier, etc.), se consacre au vol spatial et aux moteurs à propulsion dès 1912. Au même moment, le russe Constantin Tsiolkovski publie L’Exploration de l’espace cosmique par des engins à réaction (1903), qui va avoir une portée scientifique considérable. Fabrice Erre et Sylvain Savoia place le point décisif de l’aventure spatiale aux expérimentations des ingénieurs allemands pendant la seconde guerre mondiale, et leurs fusées V1 et V2, notamment Wernher von Braun. Ce n’est pas par hasard, puisque celui-ci est rapidement débauché par les Américains pour lancer leurs programmes spatiaux.

Les auteurs placent également ces initiatives dans le cadre de la guerre froide : l’espace est aussi un terrain de lutte. Ils rappellent la formidable avance des Soviétiques (bizarrement qualifiés de « Russes »). Le discours de Kennedy fixe une ambition pour la NASA : être les premiers à aller sur la Lune. On suit alors les missions qui préparent le succès d’Apollo XI, et on on a un aperçu des moyens qui doivent permettre d’atteindre l’objectif fixé. Dimanche 20 juillet 1969, 20 h 17 : le module Eagle se pose sur la Lune. Quelques heures plus tard, à 2 h 56, Armstrong est le premier humain à s’y promener. Plusieurs autres missions emmènent des Américains sur la Lune, jusqu’à Apollo XVII en 1972. L’effort financier est cependant considérable, et les difficultés obligent à une interruption du programme. À la fin du volume, on trouve l’habituel mais indispensable dossier qui permet d’aller plus loin. Outre quelques personnages (dont une femme, Katherine Johnson), on aura des détails sur la fusée Saturn V qui abrite le module Eagle (le « LEM »), sur celui-ci et les éléments de la capsule qui ont permis l’alunissage. La chronologie synthétique montre (trop brièvement) que l’aventure lunaire intéresse aussi les Chinois.

Présentation de l’éditeur. « Quelques années après le début de la conquête de l’espace, l’Homme marche sur un autre sol que celui de la planète bleue. Neil Armstrong et Buzz Aldrin réalisent les premiers pas sur la Lune le 21 juillet 1969. Derrière eux, c’est toute l’équipe de la Nasa et d’Apollo 11 qui ont rendu ce miracle possible. 450 millions d’auditeurs suivent en direct l’événement (soit à l’époque presque 13 % de la population mondiale !) et Neil Armstrong prononce la phrase désormais célèbre : « C’est un petit pour un homme, mais un bond de géant pour l’Humanité. » Cet événement est le point culminant de la course spatiale entre les États-Unis et l’URSS. Cette première sortie lunaire durera un peu plus de deux heures. Ils seront les deux premiers des douze hommes à avoir marché sur ce satellite terrestre ».