Politique américaine vis à vis de l’Iran

Le Rapprochement Etats-Unis/Iran : enjeux et limites

Publié en mai 2016, le numéro 26 de Politique américaine, aux éditions l’Harmattan, fait le point sur le rapprochement irano-américain de juillet 2015 entre Obama et Hassan Rohani, leader de l’Iran depuis le 4 août 2013.

Pourquoi Obama s’est il rapproché de l’Iran ? Ce pays était considéré depuis la révolution islamique de 1979 comme un ennemi, classé dans l’axe du Mal par Georges Bush en 2002.

D’abord pour empêcher qu’elle se dote de l’arme nucléaire, c’est l’enjeu de l’article (pages 31 à 47) sur le dossier du nucléaire iranien.Contre la fin de l’embargo US sur le pétrole iranien, l’Iran s’engage à arrêter son programme nucléaire sur 15 ans.

Puis surtout pour avoir un allié contre l’État Islamique en Irak et en Syrie. C’est le point principal de l’introduction (pages 9 à 12).

Enfin c’est aussi, et c’est moins connu, pour une convergence de vues anti-Pakistan et anti-Talibans sunnites en Afghanistan et au Pakistan. Les États-Unis et l’Iran ont ici le même ennemi. C’est le centre de l’article : Les États-Unis et l’Iran face à l' »AfPak » : des alliés naturels ( Pages 103 à 127).


Quelles sont les conséquences de ce rapprochement ?

3 puissances le condamnent; c’est Israël de Netanyahou; la Turquie d’Erdogan et enfin l’Arabie Saoudite de Salman Ben Abdelaziz.
Ici deux articles passionnants sur la variable israélienne (Pages 69 à 84) et les relations américano-saoudiennes (Pages 85 à 101). Israël se méfie de l’Iran; qui sous Ahmadinejad de 2005 à 2013 voulaient rayer Israël de la carte du monde et niaient la Shoah; les monarchies pétrolières du Golfe sont sunnites et anti-chiites et elles considèrent ce rapprochement comme une trahison américaine. Enfin les Turcs ne veulent pas d’une Syrie pro-iranienne à leur frontière Sud et où les Kurdes obtiendraient un état autonome.

En conclusion, c’est une lecture indispensable pour comprendre la géopolitique de l’Iran et des États-Unis d’Obama. Comme le dit Pierre Mélandri page 29,c’est « l’image d’Obama dans l’Histoire » qui dépend de « l’issue de ce dossier » américano-iranien. Si ce rapprochement réussit Obama « aura finalement mérité son prix Nobel de la Paix. »
Il faut méditer ce point de vue avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier 2017 qui veut se rapprocher de Poutine mais qui semble hostile à l’Iran et nettement plus pro-israëlien qu’Obama…