« Nous sommes en l’an de grâce 1686. Le Roi-Soleil illumine le royaume de France de tous ses feux repoussant l’obscurantisme dans les profondeurs de la nuit » … mais c’est sans compter une vilaine fistule anale qui le tourmente terriblement depuis dès mois et qui nécessite une dangereuse intervention chirurgicale !

Le récit burlesque et les situations cocasses nous plongent dans le Grand Siècle de Louis XIV en nous donnant l’occasion unique de nous approcher du popotin royal derrière lequel se presse le tout Versailles ! Ici, pas de trône mais une chaise percée.

Au fil des pages, nous croisons le premier chirurgien du roi Charles-François Félix de Tassy à qui incombe la lourde charge de manier le bistouri en vue de l’opération ô combien délicate, Madame de Maintenon qui doit, elle, tenir la main du royal patient au moment d’enlever cette fistule si vilaine et si mal placée ou encore les demoiselles de Saint-Cyr entonnant Grand Dieu sauve le Roi dont le texte a été écrit par Madame de Brinon et mis en musique par un certain Jean-Baptiste Lully.

Mais le véritable héros que nous suivons avec un grand plaisir est Geoffroy, un jeune garçon boucher dans l’échoppe de son père, qui se rêve barbier et qui, en sauvant une vie par amour, se voit devenir élève chirurgien-barbier auprès de Charles-François Félix de Tassy. Ce dernier exerce sa main et ses instruments sur de pauvres bougres qui finissent bien souvent jetés au fond d’une fosse commune. Le jeune Geoffroy intéresse tout particulièrement des comploteurs qui, dans l’ombre, en veulent à la vie du roi et comptent bien profiter de la délicate intervention chirurgicale afin d’en finir avec la tyrannie de Louis le quatorzième !

Le scénario de Philippe CharlotBreton né à Nice, Philippe Charlot vit entre les Pyrénées et l’Argentine.  Fan de Brassens, des musiques acoustiques et du grand répertoire américain des années 20 et 30, il  vient du monde de la musique qu’il parcourt  au travers de multiples expériences. Après sa participation à quelques albums collectifs – Game Over, Greeny chez Dupuis et Mad Fabrik, À vous Cognacq-Jay chez Delcourt… – et le one shot Harmonijka dessiné par Miras aux éditions Glénat, il coscénarise avec Joël Callède la série Karma Salsa du dessinateur Fred Campoy pour Dargaud Benelux. Il rejoint Grand Angle avec Bourbon Street dessiné par Alexis Chabert – meilleur album 2012 au Festival International de Chambéry- projet dans lequel il réunit ses deux passions : musique et écriture. Avec Xavier Fourquemin au dessin,  il se lance aussitôt dans sa série phare  Le Train des Orphelins, 8 tomes salués par la critique et objet de nombreux prix. Depuis il collabore avec Miras sur de nouveaux projets : Ellis Island, Londonish…  mais aussi avec Eric Hubsch :  Le Royal Fondement, le Mal Blanc d’Henri IV… mêlant humour, amour et aventure ainsi que les dessins de Eric HübschNatif de Toulon, où il a vu le jour en 1971, Éric Hübsch se passionne pour le dessin, en remplissant les marges de ses cahiers. Il entre à l’École européenne supérieure de l’image d’Angoulême, section « Bande dessinée ». Il en sort diplômé en 1992. Entre-temps, il participe à plusieurs ouvrages collectifs, dont La Bête du Gévaudan ou encore Au Fil du Nil. Dans la foulée, Éric Hübsch quitte la Charente, direction l’Hérault et Pézenas, puis Montagnac. Il se consacre à ses activités de graphiste, réalisant illustrations, affiches, et logos pour des mairies, des associations, ou encore des commerçants. En 1995, il revient à la bande dessinée, en se lançant dans un projet de série d’heroic fantasy qui verra finalement le jour trois ans plus tard, avec la parution du premier tome : Le Réveil de Merlin. Scénarisée par Arleston, la saga Le Chant d’Excalibur s’achève en 2010, après six volumes. Dans la foulée, toujours dans le monde de Troy, Éric Hübsch met en images Ploneïs l’incertain, un one-shot signé Arleston et Jean-Luc Sala. Par la suite, le dessinateur et son style semi-réaliste intègrent l’équipe de la collection « Marcel Pagnol », chez Grand Angle. Accompagné des co-scénaristes Serge Scotto et Éric Stoffel, il publie le diptyque Topaze en 2016, puis Cigalon (2018), et La Partie de boules (2019). Le Royal fondement constitue sa première collaboration avec Philippe Charlot. vifs et expressifs se marient à merveille afin de nous offrir un très agréable moment de lecture. Le ton drôle et enlevé de cet album, ses nombreuses anecdotes ainsi que ses suppléments situés à la fin permettant une rapide mise au point ne peuvent que plaire à nos élèves … et à leurs professeurs !

Pour les Clionautes, Armand Bruthiaux

Présentation sur le site de l’éditeur :

https://www.angle.fr/bd/grand_angle/le_royal_fondement/le_royal_fondement_-_vol_01_sur_1/9782818977910