La guerre du Vietnam, la contestation étudiante, mai 1968, ce sont par ces images que commence le récit. Al, Sammy et Serge se rencontrent dans les rues de Paris, on découvre petit à petit qui ils sont et leur choix politiques. C’est une histoire des engagements de la jeunesse dans la Gauche prolétarienne, entre bourgeoisie, études et monde ouvrier mais aussi liberté sexuelle post-soixante-huit.
Les Maoïstes voulaient faire la révolution, croyaient au Grand Soir : soutien aux ouvriers de Renault, saccage chez Fauchon, symbole de la bourgeoisie. L’interdiction de la Gauche prolétarienne pousse les militants à la clandestinité et à la radicalisation des actions. Les heurts devant les usines Renault dégénèrent, il est fait référence à la mort de Pierre OverneyÀ son propos : Il y a 50 ans- La mort de Pierre Overney et le trucage des photographies… et Pierre Overney : mort pour un clown et plus largement La banderole : histoire d’un objet politique, Philippe Artières, Autrement, collection leçon de choses, 2013.
Après les actions sont de plus en plus violentes : enlèvements, un échec.
1977 – nouvel épisode, nouveau mouvement NADAP, nouvelles violences et toujours les mêmes méthodes des RG. Le scénario s’allonge peut-être un peu trop.
Apparition d’un nouveau protagoniste Jean-Marc Rouillan, du GARI et d’Action directe. Dans les années 1980, les actions d’Action directe et les liens à l’international (Fraction armée rouge allemande (RAF) font la Une des journaux.
L’atmosphère est bien sentie, notamment celle des bars, mais aussi des familles où le père n’hésite pas à gifler sa fille par ce qu’il a trouvé une boite de pilules, le poids de la minorité avant la réforme de 1974.
Les dessins, expressifs, en noir et blanc, accompagnent un texte minimaliste. Un récit qui nécessite néanmoins des repères précis dans l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle pour être compris. Un bon roman graphique qui emprunte au polar et aussi au récit historique.