Paris … Une cave accueille un bal clandestin.
Ce tome 2 s’ouvre sur la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942 et la planification de la Solution Finale en Europe en général et en France en particulier.
Nous retrouvons la bande de Suzy, Paulette, Frankie, Roméo, Lionel … surprise par la Wehrmacht, mais sauvée par un soldat, Hans qui se révèle davantage fan de Duke Ellington que du Führer. La petite bande se disperse, promettant de se retrouver dans leur planque habituelle. Très vite l’insouciance fait place à la terreur et à l’antisémitisme qui s’abattent sur la capitale. Certains zazous retournent leur veste et rejoignent la collaboration. Paulette est exclue de la fac et se voit contrainte comme le reste de sa famille de porter l’étoile jaune, tandis que les zazous deviennent une cible désignée par la presse qui appelle à la violence contre en raison de leur goût pour un art dégénéré interdit. La petite bande, qui affirme son attachement à sa liberté, ne tarde pas à affronter physiquement les Jeunesses Populaires Françaises dans le Quartier Latin dans une scène de bagarre d’anthologie. Ils finissent par retrouver Hans qui se révèle en tant qu’ancien membre de la swingjuden de Hambourg, contraint de partir au front. Mais la guerre est là et même si Hans n’est avant tout qu’un boche aux yeux de la bande, même s’il sauve Suzy, le rapprochement est difficile, l’heure n’est pas aux subtilités. La rafle du Vel d’hiv’ voit tenter une opération du désespoir pour tenter de sauver Paulette, tandis que Frankie, qui a infiltré le milieu zazou pour le compte de la police (tome 1), se retrouve face à sa conscience et choisi son camp.
Ce tome 2 confirme l’excellence et les qualités déjà perceptibles dans le tome 1, même si le ton choisi par Rubio est plus grave. Loin du manichéisme, les auteurs présentent des personnages tout en nuances tant du côté français que du côté allemand, tandis que la réalisation graphique se démarque par l’absence de faiblesse. Pas de temps mort, les rebondissements assurent un rythme soutenu au récit grâce à la réalisation expressive et dynamique de Danide. Quelques personnages inspirés par le réel sont introduits comme le très contradictoire Oberleutnant Sonneberg, amateur de jazz inspiré de Schultz-Köhn, lieutenant de la Luftwaffe comme l’explique le dossier de 7 pages destiné à accompagner et à éclairer le lecteur sur la période. Une playlist d’époque et une bibliographie sur le thème de Paris sous l’Occupation sont également proposées, de quoi patienter en attendant le tome 3 …