Cette BD s’inscrit dans une collection, assez éclectique de l’éditeur Petit à Petit, consacrée à l’univers de la Pop-Rock. Dans cette collection d’une quasi vingtaine de documentaires illustrés, nous retrouvons les Beatles, David Bowie, Bashung ou encore Nina Simone. Bref, un univers assez large, mais avec pour point commun de traiter de grandes figures de la scène musicale du XXe siècle.
Ce tome est ainsi consacré à un groupe légendaire du rock progressif, qui a touché aussi au psychédélique, Pink Floyd. Tout l’enjeu de cet ouvrage est de retracer la vie de ce groupe mythique, de la rencontre entre Syd Barrett et Roger Waters au dernier album du groupe, The Endless River.
Pour cela, les auteurs font appel à une pléiade d’artistes différents qui illustrent à tour de rôle un ou plusieurs chapitres. Le style graphique est ainsi très riche et cela est assez représentatif aussi de la diversité des albums de Pink Floyd.
Le découpage des chapitres est chronologique. Chaque chapitre est divisé de la même manière: une page d’intro, quelques planches de BD et un texte synthétisant les informations agrémenté de quelques photos/documents. Si la quasi totalité des chapitres est directement consacrée à la vie, tumultueuse et orageuse, du groupe, certains s’attardent sur ceux qui ont participé au succès : producteurs, studios, graphistes des pochettes d’album.
Il est difficile de résumer en seulement 240 pages ce qu’est Pink Floyd. A travers leurs 15 albums studio, leurs aventures au cinéma, leurs concerts mythiques (de Pompéi à Earl’s Court), les Floyd ont révolutionné la musique rock et ont su apporter une dimension politique, social et philosophique à leur oeuvre. Les textes, tout comme la plupart des membres du groupe, sont des citoyens engagés et étudier les Floyd, c’est aussi se plonger dans cette vague contestataire qui traverse les décennies 60 à 80.
Tous les grands sujets sont évoqués à travers ces pages : la rencontre, le succès qui arrive progressivement, les tensions entre les membres, la mégalomanie de Roger Waters, les addictions, la recherche de l’authenticité et de la pureté de la création artistique… Ce groupe semble être à la recherche constante de sa propre identité, de sa propre identification, tant au sein du monde musical que la société en général. Cette recherche est difficile et provoque heurts et remous, comme le montre l’épisode de la création de The Wall.
Evidemment, il n’était pas tâche aisée de traiter en profondeur Pink Floyd. Cependant, la BD essaie « d’intimiser » et de densifier au maximum son propos. On pourra regretter le fait que les textes de fin de chapitre sont souvent des reprises des planches. Peut-être, les auteurs auraient pu apporter d’autres éléments de contextualisation sociale et/ou politique, ou d’analyse plus poussée d’une chanson, par exemples.
Néanmoins, ce livre fait ressentir un amour véritable pour le groupe. Il ravira le plus grand nombre par la diversité des planches, les informations et anecdotes présentes, la volonté d’être fidèle à l’esprit hors norme qui habite chacun des membres. Pour compléter, ce conseil lecture : Les 179 chansons expliquées.
Conseil ultime: l’écoute d’un morceau différent des albums évoqués à chaque chapitre, avec une pensée particulière pour trois titres dans des versions live exceptionnelles : Wish you were here, Comfortably Numb et Shine on you Crazy Diamond, choix totalement partiaux me direz-vous, mais choix en lien avec l’histoire intime du groupe.
Présentation du livre sur le site de l’éditeur