L’ouvrage hésite cependant entre l’école (primaire), en la mélangeant avec collège, lycée et université, ce qui brouille un peu le discours autour de l’école, selon le titre. Une distinction court dans le livre entre l’éducation attrayante et l’éducation contraignante, celle de « l’école ». Cependant l’auteur aurait pu nuancer le fait que le jeu, les cartes, la manipulation d’objets, le théâtre, les entretiens (exposés), l’oralité n’ont pas seulement été inventés par des pédagogies non institutionnelles du début du XIXe siècle et intégré à l’école en 2010 avec des serious games.
L’éducation des filles est systématiquement évoquée sauf la formidable réalisation de la Maison Royale de Saint-Louis à Saint-Cyr (environ 3000 jeunes filles) à laquelle l’auteur préfère l’éducation du seul duc de Bourgogne, père de Louis XV.
Après un début centré sur l’Europe, l’ouvrage s’ouvre au reste du monde. Il pose la question du contenu disciplinaire, uniquement sur l’enseignement religieux avec des phrases réductrices et sans doute difficiles à comprendre pour des enfants, comme « l’enseignement laïque refuse d’entrer dans les débats religieux comme celui sur la création du monde » (p 65).
L’ouvrage se conclut sur les millions d’enfants qui ne vont pas encore à l’école au XXIe siècle et qui travaillent, un lien pour indiquer la permanence du problème aurait été bienvenu car les réticences face à l’école du Moyen-Âge européen (pas traité) jusqu’à nos jours sont les mêmes (p 43).
L’ouvrage présente de courts textes explicatifs, illustrés par de belles et grandes photos, des dessins, des œuvres d’art et des objets liés à l’apprentissage scolaire. Il est dommage cependant que si les illustrations sont bien choisies, leurs sources ne soient pas indiquées dans le paratexte, à la fin de l’ouvrage, par exemple, s’il était question de ne pas alourdir le récit.
Un ouvrage agréable à lire et à regarder pour un public de Cycle 3 et 4.
Pascale Mormiche