La Princesse indienne est le dixième tome de la série L’Épervier, scénarisé et dessiné par Patrice Pellerin, paru en octobre 2020 aux éditions Soleil, dans la collection Quadrants. L’auteur, diplômé des Beaux-Arts, a aujourd’hui une grande expérience de la bande dessinée. Après avoir fait ses premiers pas dans l’illustration, c’est aux côtés de Pierre Joubert qu’il découvre le neuvième art en réalisant deux albums de Baron Rouge avec Jean-Michel Charlier. C’est au début des années 1990 que P. Pellerin commence ce qui va devenir son œuvre la pus importante, L’Épervier, dans laquelle il explore la vie d’un gentilhomme breton, corsaire du roi. Après trois décennies et un premier cycle de six volumes achevé en 2005, édité initialement aux éditions Dupuis, l’auteur nous offre avec ce dixième tome, le quatrième album du deuxième cycle des aventures de L’Épervier.

Dans La Princesse indienne, nous retrouvons le héros, le corsaire Yann de Kermeur, aux portes du Canada. Le chevalier de Kermeur est en mission secrète pour le compte du roi de France Louis XV. Il doit se rendre le plus rapidement possible en Nouvelle-France où un mystérieux individu masqué, surnommé « Tête de fer » massacre soldats et émissaires français, et met en péril la présence française au Canada. Cependant, cette mission n’est pas restée secrète très longtemps, car des individus cherchent à empêcher par tous les moyens l’accomplissement de la tâche de l’Épervier. Ainsi les préparatifs du navire du chevalier de Kermeur, La Méduse, sont mouvementés et la traversée de l’Atlantique est tendue puisque le corsaire est pris en chasse par trois frégates anglaises, bien renseignées sur la traversée secrète du corsaire. Notre héros atteint finalement la forteresse de Louisbourg, sur l’île Royale en Acadie.

Dans cet album, P. Pellerin nous fait voyager de Louisbourg à Québec. Dès les premières pages, Kermeur rencontre de vives tensions avec l’un des passagers ayant effectué la traversée à bord de la Méduse, le capitaine Wagner, officier de la garde suisse. C’est également à Louisbourg, au hasard d’une conversation, qu’il apprend les dangers encourus par la comtesse Agnès Kermellec qu’il aime secrètement. Cette nouvelle affecte particulièrement la capacité de jugement de notre héros, qui souhaiterait prendre le chemin du retour pour lui venir en aide. Il décide alors de terminer le plus rapidement possible ce qu’il pense être sa mission c’est-à-dire emmener la princesse indienne Mali à Québec, c’est alors qu’il apprend la véritable raison de sa présence en Nouvelle-France. Pendant ce temps, à Versailles, le comte de Maurepas, secrétaire d’État à la Marine, tente de découvrir l’identité de ceux qui veulent mettre à mal la mission du chevalier de Kermeur. Au même moment en Bretagne, la comtesse de Kermellec tente d’échapper à la vigilance de son mari, le marquis de Beaucourt, qui a la triste réputation d’avoir tué ses deux premières femmes.

Au final, cet album est réalisé avec la même rigueur que les tomes précédents. Nous prenons beaucoup de plaisir à observer les paysages de l’Île Royale ou de Québec. Les bâtiments y sont restitués avec une grande justesse, par exemple la forteresse de Louisbourg ou la place Royale à Québec tout comme les châteaux situés en France à l’instar de celui de Kerjean. Le suspense est maintenu jusqu’aux dernières cases et il faudra patienter encore quelques années pour connaître le dénouement des aventures du chevalier de Kermeur.