Frantz Duchazeau narre l’errance du musicien de blues Robert Johnson dans le sud des Etats-Unis. Les vignettes en noir et blanc alternent entre les scènes des années 1930, dans des Etats marqués par la ségrégation et les flashbacks rappelant les traumatismes de l’interprète de Sweet Home Chicago. 

L’auteur représente ainsi l’enfance du musicien dans les champs de coton, abandonné par son père et la mort en couche de sa compagne. Ses souvenirs douloureux reviennent constamment dans le récit. Tandis que Robert Johnson s’autodétruit et fuit de ville en ville, des producteurs sont à sa recherche pour qu’il joue au mythique Carnegie Hall, à New York. Une figure bienveillante émerge cependant dans ses souvenirs : Ike (Zimmerman) qui lui a appris à jouer de la guitare et qui lui apparaît comme une figure paternelle de substitution.

En filigrane, se dessine une Amérique marquée par la ségrégation. Le travail dans les champs de coton et les lynchages sont évoqués, de même que la ségrégation. Pour passer un concours à New York, le vigile noir demande à Robert Johnson de passer par derrière, par l’entrée réservée aux gens de couleur. Il y renonce, retrouvant la rue et l’alcool.

Présentation sur le site de l’éditeur avec quelques planches