Edité en 2019 par Armand Colin dans sa collection « Portail », ce manuel sur les espaces ruraux dans le monde est rapidement devenu un usuel mobilisé par les étudiants préparant les concours. Avec un plan apparent, des illustrations variées en noir et blanc et surtout une volonté de proposer des synthèses à la fois claires et pédagogiques, la première édition est devenue l’une des références sur les espaces ruraux avec le manuel spécifique à la France de Jean-Benoît Bouron et Pierre-Marie Georges paru chez Ellipses en 2015 (puis réédité en 2019).

La réédition de l’un des manuels de référence sur les espaces ruraux dans le monde

La chronique de la première édition a été rédigée par Nicolas Prévost et est lisible sur ce lien. L’objectif de ce deuxième compte-rendu est d’insister sur les apports et les changements entre la première et la seconde édition.

D’abord, la quasi-totalité des statistiques a été mise à jour comme en témoigne le graphique présentant l’origine des GES émis par l’agriculture en s’appuyant sur les statistiques publiées par la FAO en 2020. C’est également le cas de la production, du rendement et des surfaces cultivées pour les principales cultures états-uniennes (page 108).

Les sources citées à la fin des différents chapitres mentionnent des ouvrages emblématiques du renouvellement scientifique autour des espaces ruraux comme celui de la géographe nantaise Valérie Jousseaume (« Plouc Pride – un nouveau récit pour les campagnes » de 2021 à la page 68).

De nouveaux encarts, forts utiles pour les étudiants et les professeurs du second degré, montrent bien que les espaces ruraux se recomposent en permanence et sont l’objet de nouveaux conflits, aménagements ou formes de valorisation. Par exemple, la pénurie de graine de moutarde en 2022 (page 115), le dernier rapport du GIEC ou les effets de la guerre en Ukraine sur les systèmes agri-alimentaires mondialisés (page 92). La plupart des photographies qui présentent un chapitre ont été mises à jour comme celle de Rantepao en Indonésie pour illustrer la multifonctionnalité des espaces ruraux, notamment le tourisme en pays Toraja (Indonésie).

Cette seconde édition présente néanmoins quelques limites. Un article sur les acteurs du marché du coton présente la part des échanges de fibre et de graines de coton pour l’année 2020 alors que l’article paru dans la revue Géoéconomie date de 2011 (page 97). On retrouve cette situation à propos de la croissance de la population dans les espaces périurbains de Mexico (page 70 : 2014 ou 2020 ?). La carte des taux de pauvreté rurale en France s’arrête en 2011 (page 63). L’excellent exercice sur les principales culturels du canton de Fronton en Haute-Garonne mentionne toujours des données issues du RGA de 2010 et n’intègre donc pas celles de 2020-2021. L’exploitation de l’or dans les campagnes maliennes s’appuie sur des photographies de 2006 et gagnerait à être mise à jour. Cela sera possible pour une troisième édition en s’appuyant sur les articles récemment paru et issu de la thèse en cours d’écriture de Joseph Bohbot sur l’exploitation aurifère dans l’Ouest du Kenya.

Source : Extrait tiré du livre publié chez Armand Colin, 2024, page 17

En conclusion, cette deuxième édition, malgré quelques imperfections, reste un manuel vivement conseillé aux étudiants et aux professeurs du second degré qui doivent mettre à jour leur cours de Première sur les espaces ruraux.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes